Ateliers et Conservatoire des Mof : former pour sauver les savoir-faire
À Saint-Étienne, les Ateliers et Conservatoire des meilleurs ouvriers de France ont deux missions : former, pour pérenniser les métiers d’art, et conserver les pièces de concours destinées à obtenir la précieuse distinction. Et bonne nouvelle, les formations sont ouvertes à tous.
Le lieu est unique en France, et il se trouve à Saint-Étienne. C’est rue Jean Itard, dans le quartier de Bergson, que se trouvent les Ateliers et Conservatoire des Meilleurs ouvriers de France. Et c’est en effet la seule structure en France qui regroupe les deux missions en un seul et même endroit. Une partie vise à perpétuer le savoir-faire des métiers d’art, la seconde s’attache à la conservation d’un patrimoine en conservant les pièces présentées aux concours de Mof à travers les époques. Cette association, créée par Jean Closset, bijoutier joaillier, lui-même Meilleur ouvrier de France, propose ainsi 16 ateliers dédiés aux métiers d’art : ébénisterie d’art, mosaïque évolutive, maroquinerie, marqueterie, gravure, tournage sur bois, vitrail Tiffany, dessin technique, sculpture sur pierre, tapisserie en siège, couture, dessin d’art, bijouterie, restauration de mobilier, sculpture sur bois ou encore broderie/peinture à l’aiguille. Et contrairement aux idées reçues, il n’y a aucun prérequis pour s’y inscrire.
L’apprentissage pour tous
En effet, si deux formations, en bijouterie joaillerie et métiers de la mode, sont diplômantes, les autres sont accessibles à tous, quel que soit le niveau initial. Des formations professionnalisantes sont proposées sur certains métiers d’art, pour les personnes qui ont un projet professionnel. « Pour les formations diplômantes, nous demandons un niveau CAP ou BEP car on ne va pas enseigner les matières générales ici. Elles peuvent être financées selon le statut, par Pôle Emploi, la Région, ou même un employeur, précise Magalie Da Costa, coordinatrice pédagogique de l’association. Pour les autres, nous fonctionnons par modules, de l’initiation au perfectionnement ». Au maximum, les inscrits sont six ou huit par session, quelle que soit la formation, afin de transmettre un savoir-faire d’exception. C’est pourquoi les formateurs sont tous artisans dans leur art et justifient d’une grande expérience. Certains sont même Meilleurs ouvriers de France ou Maîtres artisans.
Des places à prendre
Pour ceux qui souhaitent obtenir un CAP en bijouterie joaillerie ou Métiers de la mode, les inscriptions sont en cours. Concernant les autres formations, il faudra attendre le 1er juillet. L’ensemble des cours sont dispensés entre septembre et mai, et le diplôme s’obtient donc en moins d’un an. « Les profils sont très variés, qu’ils s’agissent de jeunes entre vingt et trente ans, ou de personnes plus âgées en reconversion, ou qui en font un projet pour la retraite, afin de ne pas rester inactifs. Pour la rentrée prochaine, nous voyons arriver davantage de reconversions car le Covid a déclenché beaucoup de vocations ». Parmi les futurs élèves, une enseignante va venir de Nouméa afin de se former et de transmettre le savoir-faire appris à ses élèves par la suite. Un cercle vertueux dont l’association a fait son fer de lance. « Ce qui est intéressant est que l’on s’adresse à tout le monde, pour pérenniser les métiers d’art et les techniques traditionnelles. Localement, nous sommes les seuls à proposer des formations à tous les publics. Cela tient à une envie de démocratiser l’art ».