« Un élu ça se respecte »
Vendredi 21 octobre se déroule le 24e Congrès des maires et présidents d’intercommunalité de la Loire à l’Embarcadère de Saint-Just Saint-Rambert. L’occasion pour les édiles et élus ligériens de se retrouver, d’échanger mais aussi de rencontrer les partenaires publics et privés de notre département. Rencontre avec Hervé Reynaud, président de l’Association des maires de France 42, structure organisatrice de l’événement.
Quelle importance revêt ce Congrès des maires et des présidents d’intercommunalité et le salon qui s’y rapporte ?
C’est un moment particulier de l’année permettant aux maires de se retrouver. Il y a un aspect statutaire avec l’assemblée générale qui nous permettra de revenir sur l’activité qui a bien repris cette année à l’AMF42 avec notamment de nombreuses formations pour les maires. Dans le cadre de la préparation de la loi de finances, il y a également beaucoup de choses à dire et à faire entendre de la part des élus locaux. Les sujets de finances et de la part de l’Etat sont une grande préoccupation pour les maires. Nous aurons aussi cette année plusieurs ateliers, notamment avec le Département de la Loire, autour par exemple de la transition écologique. Au-delà de notre AG se déroule également le salon avec de nombreux partenaires privés ou publics. Nous aurons cette année 67 stands. Parallèlement, nous avons un nombre d’inscrits au Congrès qui se situe dans le haut de la fourchette, aux alentours de 400. On sent que les élus ont envie de faire corps dans cette période.
L’invité d’honneur est David Lisnard, président de l’association des maires de France. Que représente sa venue à Saint-Just Saint-Rambert ?
Nous sommes tout d’abord très fiers qu’il soit présent car il était sollicité sur d’autres départements pour d’autres congrès de déroulant le même jour. Nous sommes honorés de sa venue car il a été élu seulement l’année dernière et donc qu’il vienne dans la Loire pour notre congrès, cela donne une certaine résonance et de se sentir soutenu et accompagné par sa présence, cela donne de la force. Nous sommes aussi ravis car il y a un certain nombre d’années qu’un président n’était pas venu.
La plupart des élus locaux font cela de manière quasi bénévole et avec des moyens limités.
Certains maires ont été victimes d’agressions. Vous-même avez été visé par des tags menaçant à Fonsala cette année. Est-ce que vous sentez que la défiance envers les élus locaux augmente avec le temps ? Est-ce que c’est plus compliqué d’exercer la fonction de maire qu’auparavant ?
Nous sommes très exposés étant au quotidien sur le terrain, dans la proximité. Heureusement la législation évolue avec des prises de conscience qui commencent à naître et à se retrouver traduite d’un point de vue législatif avec une protection renforcée. Surtout dans le traitement judiciaire, on ressent une fermeté. Cela est bien. Mais nous voyons bien une crise de vocation. Cela s’est vu notamment en 2020 avec un grand renouvellement des maires lors des élections municipales dans la Loire, mais avec certaines difficultés dans de petites communes pour trouver des élus qui veulent bien s’engager. La position et le rôle du maire sont parfois complexes mais il devient compliqué sur un plan administratif ou financier mais aussi en étant exposé ainsi que ses proches. Evidemment, je vois beaucoup de maires aller de l’avant mais même dans la Loire, j’ai vu des maires extrêmement bouleversés. Je profite toujours du Congrès pour rappeler qu’un élu ça se respecte. Être élu, c’est donner du temps aux autres. Il faut aussi dire que la plupart des élus locaux font cela de manière quasi-bénévole et avec des moyens limités. Sans eux, il n’y aurait pas de développement des communes et une amélioration du cadre de vie des habitants. Peut-être que ces dernières années, dans la crise démocratique que l’on traverse, nous avons trop souvent banalisé l’action des élus locaux. Certains commentaires ou positions ont pu donner le sentiment à la population que les élus étaient moins respectables.
L’actualité récente entourant Saint-Etienne pourrait nuire davantage selon vous à la fonction d’élu d’un point de vue local ?
Il faut d’abord bien faire la part des choses. Parfois, l’écho médiatique peut être parfois disproportionné. Aussi, j’ai déjà eu l’occasion de m’exprimer là-dessus, mais les maires de la Loire n’ont rien demandé et ne veulent pas être éclaboussés, rangés dans le « tous pourris ». Leur réalité est d’abord de se donner corps et âme pour leur commune et leurs habitants. Ce Congrès a aussi cette vertu de montrer que les élus locaux sont dans cette dynamique.
24e Congrès des maires et présidents d’intercommunalité de la Loire à l’Embarcadère de Saint-Just Saint-Rambert, vendredi 21 octobre
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