Johann Cesa : « Les électeurs ne se déterminent pas seulement sur les personnes mais aussi sur les programmes »
Dans le cadre de la campagne pour l’élection présidentielle, If Saint-Étienne vous propose une série d’interviews politiques des représentants locaux des douze candidats afin d’évoquer avec eux les échéances à venir. Elles seront publiées progressivement jusqu’au vendredi 8 avril 2022.
Johann Cesa est originaire de Bellegarde-en-Forez, a 35 ans et est adhérent au Parti socialiste (PS) depuis 16 ans. Il travaille en tant que gestionnaire technique dans les services vétérinaires de Haute-Loire. Il a été assistant parlementaire de Jean-Claude Frécon pendant sept ans. Il est devenu conseiller régional en Auvergne-Rhône-Alpes en 2015, devenant aussi vice-président du Socialiste, écologiste et démocrate (SED) à la Région. En 2018, il est nommé premier secrétaire fédéral du PS dans la Loire, succédant ainsi à Régis Juanico à ce poste. Il soutient la candidate socialiste Anne Hidalgo pour cette élection présidentielle de 2022. Rencontre.
Quel bilan tirez-vous du quinquennat d’Emmanuel Macron ?
Du côté des trois urgences qui sont les urgences sociale, écologique et démocratique, Emmanuel Macron n’a pas répondu aux attentes de Français et aux colères qui ont pu s’exprimer. Par exemple, concernant l’urgence sociale, on voit aujourd’hui la question de l’essence où la proposition de remise de 15 centimes par litre n’est pas à la hauteur des enjeux. Il faudrait une aide ciblée notamment pour les personnes les plus fragilisées par l’augmentation, je pense par exemple aux infirmières libérales ou aux commerciaux. D’un point de vue plus général, je pense que le passage d’une TVA à 5,5 % de manière exceptionnelle serait bénéfique, de manière à soulager le pouvoir d’achat des Français. Sur l’urgence démocratique, cela s’est exprimé avec les Gilets jaunes, avec un besoin de davantage d’horizontalité politique. Rien n’est ressorti des grands débats de Macron. Enfin, à propos de l’urgence écologique, aucune des propositions majeures de transition écologique, évoquées lors de la conférence sur le climat, n’a été prise. C’est un loupé !
Selon vous, quelle est la mesure phare d’Anne Hidalgo ?
C’est l’augmentation du Smic à 1 400 euros nets. C’est une mesure de rattrapage de la stagnation des salaires depuis des années. Elle est très attendue par les employés et les ouvriers, ceux-là même qu’on avait qualifié de « premiers de corvée » pendant la crise. On les applaudissait à cette époque et aujourd’hui, ils n’ont pas les retours attendus de par leur investissement humain.
Quel ancrage local avez-vous au niveau du nombre d’adhérents, de militants ? Et de quelle manière menez-vous la campagne localement ?
C’est une campagne difficile. D’une part, car nous sortons de la crise sanitaire liée au Covid, même s’il faut rester prudent avec un nombre de contaminations qui a l’air de repartir, et d’autre part avec la guerre en Ukraine qui impacte aussi la campagne. Cela fait que les citoyens français ne sont pas rentrés pleinement dans cette Présidentielle. Pour vous répondre sur notre nombre d’adhérents, nous en avons 500 dans la Loire. Nous avons reçu le programme complet d’Anne Hidalgo et nous sommes en train de distribuer les 50 000 exemplaires dans les boîtes aux lettres. Les électeurs ne se déterminent pas seulement sur les personnes mais aussi sur les programmes. Nous avons un programme qui a été travaillé pendant deux ans par les Socialistes et qui s’appuie sur le travail de nos parlementaires, députés et sénateurs. Nous avons aussi deux réunions publiques prévues, lundi 28 mars à 18h30 à la salle des fêtes des Tuileries à Mably avec la députée européenne Sylvie Guillaume et mercredi 6 avril à 19h30 à l’amicale laïque Chapelon à Saint-Etienne avec Jean François Debat, qui est maire de Bourg-en-Bresse et conseiller régional Auvergne-Rhône-Alpes. Ces réunions permettent de dialoguer avec les citoyens. Parallèlement, nous avons aussi les habituelles campagnes de collage et d’affichage. Enfin, nous avons reçu Anne Hidalgo à Saint-Etienne en novembre 2021. C’est pour l’instant l’une des rares candidates qui se soit rendue à Saint-Etienne.
Aurez-vous des candidats aux législatives dans la Loire ?
Bien sûr ! Nous allons essayer d’avoir des candidatures socialistes dans toutes les circonscriptions. Mais nous allons aussi essayer de voir avec nos partenaires de gauche et écologistes, si nous pouvons nous rassembler. Notamment sur des circonscriptions qui peuvent être plus difficiles ou bien où nous serions en position de conquête.