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Le réseau Stas va évoluer via le nouveau contrat conclu avec Transdev

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Lors du conseil communautaire de Saint-Etienne Métropole du jeudi 24 mars, de nombreux sujets ont été abordés et votés comme la gestion de l’eau mais également le choix du délégataire de service public des transports urbains de l’agglomération stéphanoise. C’est le groupe Transdev qui a été reconduit, étant le seul candidat à avoir maintenu son dossier pour cette DSP (délégation de service public). De nombreux changements vont être opérés sur le réseau via ce nouveau contrat, avec notamment des tramways circulant plus tard, davantage de service pour Handi’Stas ou encore l’expérimentation d’extensions de différentes lignes.

Les trams circuleront désormais plus tard © CVDG

« Les trois majors des transports urbains étaient intéressées au moment du lancement de l’appel d’offres, lance Luc François, vice-président en charge des transports et des mobilités à Saint-Étienne Métropole, jeudi en préambule de présentation du nouveau contrat de délégation de service public pour les transports publics stéphanois. Au final, seul Transdev est resté candidat. » Une situation due, selon l’élu, aux difficultés financières connues par les deux autres potentiels prétendants suite à la crise sanitaire. Une situation ayant entraîné une négociation de Métropole avec un seul acteur lors de nombreuses réunions s’étant déroulées entre juillet 2021 et février 2022. « La mobilité est la préoccupation majeure des Français, surtout dans cette période où nous connaissons la flambée des coûts de carburant, avance Luc François. Ce contrat est le plus important pour Saint-Etienne Métropole. Nous voulions mettre en place un contrat adapté à la demande, évolutif, respectueux de l’environnement et incluant de la modernité et du numérique. C’est réussi. »

Nous voulions mettre en place un contrat adapté à la demande, évolutif, respectueux de l’environnement et incluant de la modernité et du numérique. C’est réussi.

Luc François, vice-président en charge des transports et des mobilités à Saint-Étienne Métropole

Ce nouveau contrat débute le 1er juillet prochain pour s’étendre jusqu’au 30 juin 2030 (avec une année supplémentaire en option). Il représente un budget de 47,4 millions d’euros par an ou 426 millions d’euros au total (contre 47,8 millions par an lors de la précédente DSP signée en 2012). Lors de la présentation de cet accord, l’exécutif a mis en avant les changements qui vont être apportés sur le réseau STAS. Des évolutions négociées avec Transdev suite à la prise en compte des avis récoltés auprès des 53 maires de la métropole et de l’évolution démographique, selon Gaël Perdriau, président de Saint-Etienne Métropole (SEM).

Des trams circulant plus tard, des extensions de lignes, le remplacement de 222 bus et trams…

Plusieurs nouveautés sont prévues pour le réseau STAS dans ce nouveau contrat :

  • La première concerne l’extension des horaires de circulation des lignes T1 et T3 du tram stéphanois jusqu’à 1h du matin du dimanche au mercredi et jusqu’à 1h30 du matin du jeudi au samedi. Par ailleurs, le dimanche, des trams T3 attendront l’arrivée du dernier TER en gare de Châteaucreux pour prendre en charge ses voyageurs. Tous ces changements seront effectifs à compter de septembre 2022.
  • Concernant les transports à la demande (TAD), Luc François a annoncé la fusion des services Proxibus et MonBus qui permettront d’offrir un service unique de TAD, effectif toute l’année, sur les 25 communes concernées. « Nous voulions que le service TAD ne fonctionne plus seulement sur les 36 semaines d’école, précise le vice-président. Notre objectif est aussi de capter des actifs pour ce mode de transport ».
  • Du côté de Handi’Stas, des véhicules plus petits, électriques et « mieux adaptés » vont être mis en circulation. « Il s’avère que 90 % des trajets en Handi’Stas s’effectuent avec un seul voyageur », a détaillé l’élu, qui ajoute : « actuellement, le service se termine à 19h du lundi au vendredi. Comme le tram, il sera étendu, avec des horaires allant jusqu’à 23h en semaine et 1 heure le samedi. » Quant au dimanche, ce sera de 9h à 18h.
  • Des extensions de lignes sont également prévues. En attendant la refonte totale du réseau prévue en 2024, plusieurs modifications, à titre expérimental, vont être effectives dès le 1er septembre et testées pendant un an. La ligne 17 de Montravel-Villars va être prolongée jusqu’au lycée horticole de Montravel, la ligne 70 de La Ricamarie ira jusqu’au centre commercial de la Béraudière (où se situe l’enseigne Géant Casino) et sera active pendant les vacances, la ligne 81 de Doizieux-Saint-Chamond avec des « offres complémentaires » proposées sur ce tronçon et enfin la ligne 74 qui sera créée entre Rive-de-Gier et Farnay.
  • En tout, ce sont 222 bus et trams qui vont être remplacés au cours du contrat (sur 304 au total). Avec l’objectif d’atteindre une « flotte 100 % propre d’ici à 2032 ». D’autre part, 18 véhicules de services électriques vont être achetés.
  • Une agence mobile déployée sur huit communes par mois, tout en gardant les agences fixes (Dorian et Châteaucreux à Saint-Etienne et celle de Saint-Chamond).
  • Le remplacement des cartes magnétiques est planifié au profit de cartes en carton recyclée disposant d’un QR code pour les valider à bord.

Concernant les moyens humains déployés, ce sont 820 équivalents temps plein qui interviennent sur le réseau de transports stéphanois, dont 160 travaillant pour des « affrétés », c’est-à-dire des sous-traitants.

© Xavier Alix / If Saint-Etienne

Un manque d’ambition du point de vue de l’opposition

Du côté de l’opposition, Pierrick Courbon, élu socialiste, explique être étonné de n’avoir vu qu’un seul candidat en lice pour l’obtention de ce contrat. « Cela interroge beaucoup sur l’attractivité de notre réseau » énonce l’élu socialiste. Une position partagée par Germain Collombet, élu écologiste, qui abonde : « notre réseau est si attractif qu’un seul candidat se propose… » Une pique à laquelle Luc François réplique par les difficultés liées à la crise sanitaire ayant fragilisé les entreprises du secteur des transports et provoqué le retrait des deux autres majors des négociations. « Nous n’avons eu qu’un candidat et nous avons fait avec, se défend le vice-président. La présentation du contrat qui est faite aujourd’hui prouve que même avec un seul candidat, on peut améliorer significativement l’offre. »

Nous saluons ces avancées mais elles ne sont pas à la hauteur de l’enjeu.

Germain Collombet, élu d’opposition écologiste

Par ailleurs, si l’opposition, et notamment Germain Collombet, concède le fait que « cette DSP va vers le mieux », elle tempère son enthousiasme arguant que cette dernière « manque encore d’ambition ». « Le tram verra son amplitude horaire augmenter. Et c’est une bonne chose. La ligne M6 devrait desservir le quartier de Montreynaud et de la Métare via Chateaucreux. C’est un mieux mais nous attendons avec impatience un investissement plus lourd vers ces quartiers, explique l’élu d’opposition. Nous saluons ces avancées mais elles ne sont pas à la hauteur de l’enjeu. Et je vous le rappelle : faire diminuer l’usage de véhicules thermiques le plus rapidement possible. Enfin, c’est ce que préconise encore une fois le dernier rapport du GIEC. […] Les petits pas ne font pas de grandes avancées. »

On va faire plus avec moins de personnel. Vous conviendrez que cette équation est toujours délicate à résoudre.

Pierrick Courbon, élu d’opposition socialiste

De son côté, Pierrick Courbon s’inquiète pour l’emploi avec l’augmentation de l’offre, ainsi que de l’usage de la sous-traitance. « On va faire plus avec moins de personnel. Vous conviendrez que cette équation est toujours délicate à résoudre. J’alerte sur le fait d’avoir un dialogue social de qualité plutôt que des mouvements sociaux à répétition. » Au sujet du personnel, Luc François lui rétorque que « l’on ne parle pas de suppression de postes mais d’optimisation du personnel. Tout ceci n’étant pas de la volonté de la métropole mais du candidat. Actuellement, il y a des véhicules qui font des kilomètres à vide. Il faut voir comment le candidat va adapter le personnel en fonction de sa réorganisation interne. Nous allons suivre cela tout au long du contrat pour voir l’optimisation qui est faite au niveau du personnel. » Concernant le sujet de la sous-traitance, Luc François explique ne pas avoir voulu toucher au pourcentage de sous-traitance, et que cette dernière apporte « un développement des entreprises privées très locales. C’est une force pour elles d’avoir un contrat avec la Stas et cela leur apporte une légitimité. »

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