Chronobus : Saint-Etienne passe la seconde
Mardi 21 mai, se tenait la première réunion de concertation autour du projet de Chronobus M6+, à Saint-Etienne. Un plan d’envergure, qui vise à terme à diviser par deux le temps de trajet entre La Métare et la Cité du design, et qui entend favoriser le recours des métropolitains aux transports en commun. Mais avant cela il faudra patienter puisque le projet sera lancé en septembre, pour s’achever totalement d’ici 2028…
« C’est un projet relativement ancien, qui traînait dans les cartons, car il nous manquait des données assez fiables avant de lancer un plan qui coûte assez cher », expliquait Luc François, vice-président aux Transports de Saint-Etienne Métropole, lors d’une réunion de concertation organisée à la Cité du design, pour évoquer la ligne Chronobus M6+. Et pour cause ! L’enveloppe totale avoisine les 30 millions d’euros. Aujourd’hui, le projet est donc officiellement lancé, et il sera en partie co-financé par l’Etat.
Transport propre
Fin 2021 en effet, la Métropole avait été lauréate d’une subvention, dans le cadre de l’appel à projets pour les transports collectifs en site propre et pôles d’échanges multimodaux. Une enveloppe de l’Agence de financement des infrastructures de transport de France à hauteur de 1,7 million d’euros hors taxes, auxquels s’ajoutent 465 000 euros au titre du Fonds vert – France nation verte. La ligne reliera à terme le quartier de la Métare à la Cité du design, via la gare de Châteaucreux. Pour Gaël Perdriau, président de Saint-Etienne Métropole, cette ligne s’inscrit dans la continuité de la 3ème ligne de tramway. « L’objectif est de faciliter le lien entre les différents campus universitaires et de desservir des équipements métropolitains d’envergure comme le Centre des congrès, le Parc expo, ou encore la Cité du design, précise-t-il. Le tout en utilisant un moyen de transport propre ».
Mise en service totale en 2028
La concertation prendra fin le 12 juillet, et chacun pourra donner son avis sur les sites Internet de la Ville et de la Métropole, via des registres disponibles sur place. Un bilan en sera tiré et rendu public dès l’automne, pour un début des travaux de la phase 1 début 2025. La mise en service de cette première hase est prévue pour 2026, ainsi que le commencement des travaux de la phase 2, pour une mise en service complète d’ici 2028. « Cela va nécessiter la création de couloirs de bus optimisés, et d’une espèce de tramway sur roues, détaille Luc François. Nous avons phasé les travaux pour éviter d’avoir 2 kilomètres de chantier en plein centre et gêner le moins possible la circulation ». Des trolleybus 100 % électriques articulés de 18 mètres, de la marque Solaris, assureront la circulation et arriveront dès l’an prochain pour être rodés sur d’autres lignes. Ils permettront d’économiser 55 tonnes de CO2 par an et par véhicule.
Doubler le nombre d’usagers
Car le Chronobus ne définit pas un moyen de transport mais davantage un concept de transport rapide, décarboné, avec des passages fréquents, et sans uniquement des voies dédiées. Pour ce faire, la ligne M6+ , qui s’étendra sur plus de 8 kilomètres, sera prioritaire aux feux, et les véhicules circuleront sans ligne aérienne de contact sur 35 % du tracé. A terme, la Métropole entend doubler la fréquentation sur cette ligne, passant ainsi de 7 000 à 14 000 usagers chaque jour. Par ailleurs, un pôle d’échange multimodal complet sera créé à l’arrêt de bus place jean Moulin, avec une connexion entre le tram, les lignes M et la ligne M6+. Pour Gaël Perdriau, « l’objectif est aussi d’orienter un public sur cette ligne plutôt que sur la voiture ». Un coup de frein au tout-voiture ?