Révélations de Mediapart : Pierrick Courbon dépose plainte
À la suite des révélations faites par le journal Mediapart concernant un éventuel détournement de fonds public, le groupe Saint-Étienne Demain demande à la Ville de porter plainte. Pierrick Courbon a également déposé plainte à titre personnel, pour escroquerie à la délibération.
« Est-ce que, oui ou non, de la comptabilité publique a été utilisée dans cette affaire sordide ? », lance Pierrick Courbon, élu d’opposition PS du groupe Saint-Étienne Demain. Depuis les révélations de Mediapart du 26 août dernier, le groupe a consulté son avocat, Maître Paras, afin de connaître ses éventuels recours. C’est lors d’une conférence de presse organisée jeudi 1er septembre, qu’ils ont dévoilé leurs intentions.
Vers une plainte de la Ville ?
Logiquement, leurs démarches ne concernent que le volet financier de l’affaire, l’article faisant état d’une somme de « 50 000 euros qui aurait été réclamée en contrepartie de la vidéo, et aurait transité par le biais de subventions municipales ». C’est pourquoi le groupe d’élus d’opposition a adressé hier un courrier au maire, Gaël Perdriau, dont l’ensemble des élus du Conseil municipal est en copie, lui demandant « de déposer plainte immédiatement dans l’intérêt de la Ville de Saint-Étienne ». Le groupe souhaite également que soit acté le principe de constitution de partie civile en cas d’ouverture d’une information judiciaire ou d’un renvoi devant une juridiction de jugement. Ils espèrent une délibération sur le sujet lors du prochain Conseil municipal, prévu le 26 septembre.
Demande de transparence
Par ailleurs, les élus d’opposition souhaitent que le Conseil municipal puisse désigner une autre personne que le maire pour se saisir de cette plainte. « Nous demandons qu’un comité d’élus puisse suivre cette affaire, dans un souci de transparence envers les Stéphanois, a ajouté Isabelle Dumestre, présidente de groupe Saint-Étienne Demain. On a l’impression qu’en envoyant ce courrier, on fait ce que n’importe quel membre du Conseil municipal devrait faire, opposition ou non. Nous prenons cette initiative, mais n’importe quel élu aurait pu le faire, y compris le maire ». Le groupe encourage ainsi l’ensemble des élus, qu’ils soient issus de l’opposition ou de la majorité, à soutenir son action. « Nous ne sommes pas dans une démarche accusatrice, ni inquisitrice et encore moins politicienne », a précisé Pierrick Courbon. En parallèle, les élus ont fait un signalement auprès d’Anticor (association de lutte contre la corruption et rétablir l’éthique en politique), ainsi que de la Chambre régionale des comptes.
Pierrick Courbon porte plainte
Enfin, Pierrick Courbon a déposé plainte contre X auprès du procureur jeudi 1er septembre, à titre personnel. En effet, l’élu siégeait déjà au Conseil municipal durant la période qui aurait vu des subventions publiques être détournées. « J’étais élu à l’époque. Si ces faits sont avérés, j’ai pu voter favorablement concernant l’attribution de subventions à ces associations, et j’ai donc été floué. Ce serait une escroquerie à la délibération ». Pour son avocat, Me Paras, si les faits dénoncés par Mediapart sont exacts, alors le vote des élus de l’époque a été instrumentalisé. Les membres de Saint-Étienne Demain n’ont par ailleurs pas manqué de rappeler le contexte actuel de défiance des Français envers la politique, ainsi que leur détournement des urnes. Ils souhaitent éviter une réaction épidermique des électeurs, et leur montrer, via l’ensemble de ces démarches, que des recours sont possibles.
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