Le salon Tatou Juste se veut « de solutions »
La 18e édition de Tatou Juste, le salon ligérien « de la transition écologique » destiné aux particuliers aura lieu le week-end prochain, les 25 et 26 novembre au Parc Expo de Saint-Etienne. Avec toujours le même fil vert : montrer au grand public des initiatives qu’il est susceptible d’adopter afin d’agir « concrètement et localement pour une société plus respectueuse de l’environnement et de l’humain ».
Avec l’objectif d’approcher cette année des 9 000 visiteurs uniques enregistrés en 2019, après un opus 2020 annulé et deux éditions fatalement perturbées par le tout injuste Covid (tout de même 6 500 personnes venues en 2021, 7 500 en 2022), le salon Tatou Juste espère, lui aussi, placer le virus un peu plus loin dans le rétroviseur. Ce qui ne risque pas d’être rétro en revanche, c’est le dérèglement climatique. Il ne nous pend plus au nez, c’est une actualité, toujours plus prégnante, comme le rappelle l’association éponyme organisatrice du salon dans sa présentation : « Les années passent et les conséquences du dérèglement climatique en cours sont de plus en plus fortes, de plus en plus visibles partout dans le monde. Devant ce constat récurrent et alarmant, l’équipe de Tatou Juste présente la 18e édition du salon. » Pas pour manifester collectivement une angoisse légitime ou convaincre de nouveaux disciples d’en être mais pour y répondre : expliquer comment on peut agir, à son échelle, dans son quotidien : alimentation, mobilité, habitat, réparation et « faire soi-même », trocs, réemploi jardinage…
On arrête ici la liste à laquelle s’ajoute une centaine d’animations gratuites (dont certaines spéciales enfants) avec la présence du dessinateur lillois Vito : ateliers, discussions, expositions, démonstrations, jeux et « aussi un grand espace famille, un troc de vêtements et petits objets, un espace de restauration bio et locale ». Car début novembre, les différents exposants inscrits pour enseigner la meilleure manière de limiter nos dégâts étaient environ 240. Dont 20 % environ sont des nouveaux par rapport à 2022. « C’est dans l’ADN du salon de se renouveler et de ne pas présenter une file de solutions identiques, du même thème mais au contraire les plus diversifiées possibles. De toute façon, de nos jours, il y a de plus en plus d’activités, de propositions sur le créneau que nous développons. Notre souci désormais, c’est plus sélectionner que de dénicher », constate Lucie Winckler à la coordination d’un rendez-vous qui a bien grandi depuis son lancement par l’association Consommer Autrement du côté des bords de Loire à Saint-Just-Saint-Rambert en 2006. Avant de passer ensuite par l’étape Centre des Congrès puis, il y a 13 ans maintenant, le Parc Expo de Saint-Etienne. Il y a encore 10 ans, les exposants n’étaient qu’une centaine.
Une dimension militante
Toutefois, « pour beaucoup de citoyens, collectifs, créateurs, entrepreneurs, paysans, ces engagements ont été pris depuis de nombreuses années. C’est le cas de toutes celles et ceux qui se retrouvent au salon en proposant des solutions pour bâtir des alternatives sociétales, avec des activités à fort impact écologique, incluant l’objectif toujours plus affirmé de justice sociale et de solidarité. Avec les « solutions » présentées à Tatou Juste, nous souhaitons montrer par l’exemple qu’il est possible d’avoir un impact concret. Chacun de nous, en tant que citoyen et consommateur, a le pouvoir d’influencer le cours des choses vers plus de résilience et sobriété et peut participer à la création de la société écologique et solidaire de demain », décrit la communication de l’événement, référence ligérienne dans son domaine fréquenté – logiquement – par un public de « proximité » : à 95 % venu d’Aura, à 60 % de la Loire.
Reste une dimension militante, voire politique, indéniable au regard du programme, non des ateliers pratiques, mais des conférences abordant « des sujets d’actualité, sonner l’alerte ou encore apporter des solutions, des intervenants reconnus nationalement dans leur domaine ». Membres des Soulèvements de la Terre sous les feux de l’actualité ou d’Extinction Rebellion seront croisés dans le Salon. « La dimension conférence / débat monte en puissance depuis 2018 même si l’objet du salon reste, répétons-le, de montrer et faire adopter des solutions au quotidien, précise Lucie Winckler. Après, nous avons un public relativement âgé en moyenne, sinon familial. Nous avons plus de mal à attirer des jeunes, des étudiants. Notre programme de conférences participe, aussi à nous rendre plus attractifs vis-à-vis d’eux tout en abordant des débats de société qui font sens et comment y répondre. » D’où la présence, par exemple, de Camille Étienne, 25 ans, auteure de Pour un soulèvement écologique : « un appel à sortir de notre impuissance pour se soulever, désobéir et agir contre la destruction de la planète ». Ou encore d’Antoine Chopot, auteur de l’ouvrage Le vivant et la révolution, réinventer la conservation de la nature après le capitalisme : pour dessiner un avenir de la protection de la nature dans l’Anthropocène.
A noter enfin que pour multiplier les supports et les débats, Tatou Juste présente deux soirées hors les murs : « Quel numérique pour ma planète ? », conférence gratuite de Juliette Duquesne jeudi 23 novembre à 19 h à l’école d’architecture de Saint-Etienne en partenariat avec la MAIF. Mais aussi la diffusion-débat de Lowtech, les bâtisseurs du monde réalisé par Adrien Bellay vendredi 24 novembre, à 20 h 30, au cinéma Méliès Saint-François, en présence du réalisateur.
Ouverture au public les 25 & 26 novembre de 10 h à 19 h au Parc Expo de Saint-Etienne, Hall B. Tarifs d’entrée : 4 € la journée (8 € pour une « entrée soutien ») ; 2 € en tarif réduit ; 6 € le week-end. Gratuit pour les moins de 18 ans.