Communication : deux ex-cadres de Sigvaris affirment la voix interne en créant Innesens
Deux anciens cadres de la communication de Sigvaris lancent en cette rentrée l’agence Innesens, qu’ils revendiquent comme la première en date au sein du bassin stéphanois entièrement spécialisée dans la communication interne et l’accompagnement du changement dans l’entreprise.
« Honnêtement, au regard du contexte, c’était le moment où jamais », reconnait volontiers Bruno Barlet. Ce désormais – c’est tout frais – ancien cadre de la communication Sigvaris où il était entré en 2005, vient de cofonder à 41 ans, Innesens avec son ex-collègue et désormais associée Amélie Poughon, 37 ans. Cette dernière avait rejoint il y a 10 ans son équipe au sein du bien connu leader français de la compression. Plus que pour en vanter les mérites hors des murs de Saint-Just Saint-Rambert, afin de parler à ceux qui sont à l’intérieur, les salariés : entretenir leur motivation, lui donner un sens, expliquer ce qu’il s’y passe et aussi, faire digérer et comprendre au mieux les changements d’organisation, de nos jours, à répétition. Plus que rodé à l’exercice dont il a pu appréhender la montée en puissance, le duo estime avoir façonné des recettes qu’il a maintenant envie d’exporter.
« Avoir une belle stratégie, c’est bien, l’expliquer, l’accompagner, la faire comprendre à ses salariés, c’est considérablement mieux. Et il ne s’agit pas de le faire en une fois via une seule grande réunion, lorsque l’on veut conserver motivés, impliqués ses collaborateurs. Cela apporte de la valeur ajoutée et c’est légitime, argue Bruno Barlet. Les attentes des salariés ont fortement évolué. Ils ne veulent plus être dans une posture d’exécutants face à un com descendante mais comprendre. Cela peut prendre des formes variées : des rencontres physiques qui restent indispensables, un podcast, des mails réguliers, des newsletters… » Sur son expertise, Innesens insiste aussi sur le besoin d’accompagner « le changement » auquel les salariés sont aujourd’hui sans cesse confrontés. Nouvel actionnaire, nouvelle organisation, nouveaux marchés, nouvelle gouvernance ou simplement nouveau logiciel : afin d’éviter que les troupes n’en fassent tout un fromage au piquant ressenti comme l’a décrit Spencer Johnson, il s’agit là aussi de donner les clés de la digestion, d’en faire saisir l’intérêt, du moins la nécessité, voire sa fatalité.
Attentes sociales, réalités économiques
Y compris, bien sûr, en prenant en compte les appréhensions des concernés. Mais ne vit-on pas une époque où le changement devient religieusement conformiste ? « Sans doute que des effets de mode amènent parfois des excès. Mais le changement est devenu une réalité économique, répond Bruno Barlet. Des entreprises, comme une grande partie de notre tissu industriel ligérien actuellement, peuvent très bien aller, toutes manquent désormais fortement de visibilité. Le contexte évolue vite, du jour au lendemain, les sujets deviennent plus rapidement obsolètes. Il faut réorganiser sans cesse. On ne fait plus des plans stratégiques sur cinq ans, de bout en bout. Il y a aussi des décisions stratégiques, des ruptures qu’il convient d’accompagner comme nous l’avons fait à Sigvaris en nous lançant dans la fabrication d’orthèses il y a deux ans. » L’entreprise forézienne est d’ailleurs apparemment reconnaissante du travail effectué puisqu’elle sera la première cliente d’Innesens.
Les attentes des salariés ont fortement évolué. Ils ne veulent plus être dans une posture d’exécutant face à un com descendante mais comprendre.
Bruno Barlet
Des évolutions macro, de nature économico-sociales sur le long terme, incitant donc à se lancer. Mais aussi un contexte : un marché du travail favorable à la main d’œuvre, dont la pénurie se fait sentir actuellement dans énormément de secteurs. Les recrues potentielles se montrent donc plus exigeantes face aux entreprises « candidates ». Pas seulement sur le salaire mais aussi sur le sens de l’activité et les relations avec la hiérarchie. Bref, comme leur slogan le clame, l’enjeu est « l’énergie renouvelable de leurs équipes ». « Moi et Amélie sommes tous les deux originaires de la Loire et sommes diplômés respectivement en management des entreprises de l’IUP de management de Saint-Etienne et en communication des entreprises de l’université Jean Monnet. Nos profils se complètent et savons très bien dans quel environnement économique nous nous lançons. » C’est justement ce qui intéresse Innesens.
Un environnement local jugé favorable
Là où des grands groupes auront les moyens de faire appel à des mastodontes nationaux voire internationaux du genre, des entreprises plus modestes, en l’absence de spécialistes maison recourront à des agences de com non spécialisées, des consultants RH, sinon renonceront. « Nous souhaitons proposer une expertise de spécialiste mais de proximité, agile et continue pour des prix accessibles aux entreprises de ce territoire là où vous pouvez être confrontés à des prestations onéreuses et alambiquées au suivi trop ponctuel. La Loire compte un tissu riche et varié de PME industrielles et c’est pour nous un atout. Il y a dans les usines plus de variétés de métiers à qui s’adresser, aux rythmes et aux postes de travail différenciés et donc plus difficile à informer que dans un siège sans manufacturiers, où tout le monde est devant un écran en permanence. »
A partir d’octobre, l’agence Innesens sera installée au pôle des entreprises de Montreynaud, pépinière d’entreprises de Saint-Etienne Métropole allée Henry-Purcell.