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Saint-Etienne : le plan façades s’attache à son pan obligatoire

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Hier, au cours d’un conseil municipal agité – vote du budget primitif et hausse d’impôts obligent (réédition des débats de fin janvier, lire notre article) – l’assemblée stéphanoise est revenue sur le plan façades 2021-2026. Seulement pour voter une étape parmi d’autres du projet : des subventions accordées, comme le prévoit le plan à trois projets. On a appris cependant à cette occasion, où en était cette démarche…

Une soixantaine de façades fait l’objet d’une obligation de ravalement via le plan dans trois secteurs dont celui des rues Charles-de-Gaulle / Général-Foy. ©If Média/Xavier Alix

Plus qu’« un plan de ravalement », une vaste opération à la fois incitative et coercitive de « valorisation du patrimoine bâti », tenait à souligner la Ville de Saint-Etienne. C’était hier, dans la présentation de cette délibération d’étape. Le plan façades 2021-2026 a été voté fin novembre 2021. Lundi au conseil municipal, c’est l’accord de subventions destinées aux propriétaires – totalisant près de 80 000 € – conformes au plan à deux immeubles qui était soumis au vote. Ils sont situés place Dorian et à l’angle de la rue Camille-Colard (n°3) et de la place Dorian (n°6) et 23, rue Balaÿ. Deux bâtiments accompagnés d’un cas un peu plus particulier mais partie prenant du plan pour son caractère patrimonial : la conservation (abondée par 15 000 € de subventions municipales) de la statue « Saint Louis » de l’immeuble situé au 14 rue Gambetta* entreprise par son syndicat de copropriétaires.

Au sein d’un conseil municipal une fois de plus agité, cette délibération-là n’a pas fait l’objet d’un débat. Le plan 2021-2026 auquel elle appartient ambitionne un large périmètre, c’est-à-dire « l’ensemble du centre-ville », défini ici comme « l’intérieur du boulevard urbain ». Objectif : atteindre 235 ravalements – dont 105 estimés « obligatoires » pour 310 interventions en seulement 5 ans. Lancé sous Maurice Vincent en 2010, achevé sous Gaël Perdriau en 2021, le précédent plan se concentrait sur un périmètre « centre-nord », c’est-à-dire de la place Carnot à la place du Peuple. En une décennie, 163 immeubles, dont 52 soumis à une obligation, ont fait l’objet d’aides municipales pour mener à bien le ravalement de leurs façades. Avec cet « effet levier » souligné par Laurence Ricciardi, conseillère municipale déléguée à l’urbanisme chargée du dossier : « Pour 1 € d’argent public, plus de 4 sont finalement engagés pour des travaux. C’est une source d’activité supplémentaire pour nos entreprises locales du BTP. »

160 rencontres, 30 dossiers volontaires déposés

Outre la mise à disposition d’un architecte conseil prêt à accompagner chaque projet (25 000 € par an sur le budget annuel), la Ville avait renforcé son accompagnement humain « avec une chargée de mission affectée sur deux aspects : celui des rez-de-chaussée commerciaux et celui du résidentiel, précisait fin 2021 Laurence Ricciardi. Nous aurons une démarche proactive auprès des propriétaires et des syndics. » Le tout émaillé d’une aide bonifiée de 5 % quand des travaux d’amélioration de performance thermique entrent en jeu. Dimension renforcée en janvier 2023 par l’obligation d’un diagnostic énergétique à chaque dépôt de dossier. Alors, où en est-on à mi-chemin de la mise en œuvre du plan ? Avertissement sans frais : le résultat de ce plan 2021-2026, la période valable donc pour déposer un dossier de demande d’aides, ne sera sans doute pas complet avant 2028-2029.

Entre cheminement administratif, avis de l’ABF (architecte des bâtiments de France), diagnostic, inertie mais aussi et réticences pour ne pas parler de « résistances » (selon la mairie il avait fallu, par exemple, menacer juridiquement pour voir le Grand Cercle exécuter son obligation), si ce n’est d’incapacité économique, il faudra du temps avant que les derniers chantiers ne se concrétisent. Toutefois, à ce stade, il semble difficile que les objectifs initiaux soient atteints… 14 ans après le lancement du premier plan et les premières sollicitations, a-t-on épuisé les « bonnes volontés » et aussi ceux qui ont les moyens, subventions incluses ? En tout cas, c’est une trentaine de dossiers « volontaires » qui a été jusque-là déposée malgré pas moins de 160 rencontres d’information effectuées à ce jour sur le terrain. Quant à la somme des subventions consacrées était, elle, annoncée à 2,4 M€ fin 2021. Lundi, en conférence de presse précèdent le conseil, il était question finalement de 2 M€.

Une soixantaine de façades « obligatoires » identifiées

Renseignements pris directement auprès du maire et de son adjoint à l’urbanisme Jean-Pierre Berger, ces derniers se sont voulus rassurant sur ce différentiel de 400 000 € : « La somme consacrée sera bien de 2,4 M€ ». Reste le pan « obligatoire » – qui donne bien sûr droit aux aides aussi – du plan. Là, le temps pressant, il est question désormais d’une soixantaine de façades identifiées comme devant obligatoirement soumettre au plan. Et non plus 105… Réduction de la voilure ou pas, à l’occasion du vote des aides accordées* citées plus haut, Laurence Ricciardi a annoncé que l’activité municipale sur ce plan façades se concentrait désormais plus particulièrement sur cet aspect obligatoire. Après une première phase d’activation autour de Carnot et du futur Jardin Eden fin 2023, deux autres doivent suivre logiquement en hypercentre autour de la « Grand’rue » : le secteur dits rues Charles-de-Gaulle et Maréchal-Foy puis celui rue Gambetta/Ursules.    

* Concernant la Statue Saint-Louis, « sa mise en peinture lui donne une très forte visibilité depuis le parvis de l’église Saint Louis (située sur la Grand rue) et depuis la place Waldeck Rousseau dont la fréquentation s’est renforcée suite à son réaménagement ».

Concernant l’immeuble art-déco du 23 rue Balaÿ, une isolation thermique par l’extérieur des quatre façades a pu être réalisée tout en respectant les modénatures d’origine et « améliore le paysage  urbain aux abords de Carnot ».

L’immeuble à l’angle de la place Dorian est très visible : « Son ravalement améliore le paysage urbain de l’hyper centre. Les rez-de-chaussée ont été également mis aux normes, cela concerne notamment la devanture du marchand de chaussures qui est modernisée mais également 89 sur 219 l’ancien salon de thé vacant qui suite aux travaux sur sa devanture est désormais occupé par la  boutique de prêt à porter qui s’est agrandie. » 

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