Saint-Étienne
samedi 27 avril 2024
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Saint-Etienne : le Jardin d’Eden entrera en scène au printemps 2024

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La municipalité stéphanoise avait présenté ses intentions de créer un vaste espace vert et même un peu plus en lieu et place de la friche du cinéma Eden il y a plus de 2 ans. C’était en avril 2021. La phase de démolition et nettoyage effectuée, celle d’aménagement va être lancée. Hier, une visite de chantier en a donné les détails. Livraison prévue pour le « printemps 2024 ».

L’entrée côté rue Blanqui, une fois l’aménagement abouti. © Passagers des villes – EPA Saint-Etienne

« Il fait quoi ? 35 ° ? Vous sentez comme c’est plus frais ici alors même que les plantes ne sont pas encore là. » A l’heure où la nécessité de créer des ilots de fraîcheur en milieu urbain est censée mettre tout le monde d’accord, Gaël Perdriau et son équipe municipale désignent du doigt le Jardin d’Eden comme le futur exemple à suivre. La Ville de Saint-Etienne ne manquera pas de le faire valoir au niveau national pour valoriser l’investissement via des instances comme le Conseil national des villes et villages fleuris (qui, avec ses délégations régionales, attribue le label de niveau 1 à 4 de fleurs). Ou encore Valhor, interprofession française de l’horticulture, de la fleuristerie et du paysage qui a récemment récompensé la réalisation des parcs du Forum de Montreynaud ainsi que de Novaciéries à Saint-Chamond.

Un espace vert de 2 000 m2, « l’équivalent de la place Dorian », à 50 m de l’hôtel-de-ville, c’était de toute façon la volonté de la majorité actuelle dès son premier mandat. Et celle clairement exprimée, dit-elle aussi, par les habitants consultés à plusieurs reprises, dans le cadre de la démarche Cœur de Ville y compris pour affiner les aménagements de cet espace en friche depuis 20 ans. L’ancienne salle de spectacles qu’était l’Eden depuis la fin du XIXe siècle, devenue par la suite cinéma à la fin des années 1930, a fermé ses portes en 2003. Pas plus que ces lieux à l’héritage compliqué n’ont semblé séduire un investisseur privé, la famille Massu, son dernier propriétaire, n’a souhaité risquer l’énorme investissement qu’incombait une mise aux normes aux besoins colossaux, si tant est qu’une occupation nouvelle était viable. Elle avait préféré se concentrer sur la création du Camion Rouge remplaçant du Royal et la rénovation de l’Alhambra.

33 arbres sur 2 000 m2

Vue actuelle depuis la rue Blanqui. ©If Média/ Xavier Alix.

« En 2014, il y a deux sujets urbanistiques auxquels il a fallu immédiatement s’atteler : la friche du Progrès et celle de l’Eden, vue comme une arlésienne impossible à dépasser, rembobine Gaël Perdriau. Avec Jean-Pierre Berger, alors adjoint au développement durable (il est aujourd’hui à l’urbanisme, Ndlr), nous avons eu la conviction immédiate qu’il fallait végétaliser. Ce que nous avons maintenu avec l’aval des habitants, malgré l’embellie immobilière et la pression allant avec du secteur. Les conclusions sur l’aménagement en soi n’étaient cependant pas écrites d’avance. Le cahier des charges de la réalisation confiée à l’Epase* est bien directement issu des volontés exprimées en réunions publiques. » Acquisitions (pour 1,9 M€ HT) – en plus de l’Eden, les immeubles situés 3 et 5 rue Blanqui ont été rasés aussi -, démolition (1,7 M€ HT), aménagement (1,2 M€ HT), études (0,3 M€ HT) : un total de 5,1 M€ HT d’argent public réparti entre l’Epora initialement puis l’Epase (donc l’État), la Ville, la Métropole et la Région a été ou sera investi ici.

Dès 2014, nous avons eu la conviction immédiate qu’il fallait végétaliser. Ce que nous avons maintenu avec l’aval des habitants.

Gaël Perdriau, maire de Saint-Etienne

Le lancement des travaux qui avait été pronostiqué en mars 2022 pour la fin de la même année et une fin de chantier à l’été 2023 ont pris du retard puisque la livraison est désormais espérée pour le printemps 2024. Gaël Perdriau tout sourire jeudi d’exprimer lors d’une visite de chantier médiatisée par la Ville cette « forme d’aboutissement » qu’est le lancement des aménagements, ne se sent sans doute plus à ça près tant le projet fut long et complexe à mettre en place. C’est donc, entre le square et le parc, un « jardin » public – fermé la nuit – qui sera créé en plein hyper centre avec sur ses 2 000 m2, 1 200 de plantations dont 600 de pelouse. 33 arbres éliront domicile ici, dont beaucoup immédiatement « opérationnels » quant à leur rôle esthétique et pratique (ombre et fraîcheur) puisque cultivés depuis des années dans les Alpes par le pépiniériste Cholat. Quelques-uns font déjà 5 à 6 m de haut avec à la base du tronc plus de 30 cm de circonférence. Chênes, érables, zelkova sont parmi des essences plus ou moins locales retenues pour peupler l’Eden.

Un restaurant et des références au ciné

Pour le « spectacle » de leur floraison et leur déclin automnal spectaculaires, deux prunus seront aussi là. Au fond du jardin, côté mur nord, une zone de végétation en gestion la plus minimale, doit laisser librement la faune non humaine et la flore en libre évolution. D’ailleurs, des nichoirs pour les oiseaux et des treils ou treillis émailleront aussi les murs ouest. Les « murs » car le plus beau des deux de ce côté-ci, celui le plus près de la rue Blanqui, a vu ses belles pierres apparentes revalorisées. C’est là qu’apparaîtra une partie des références au passé des lieux qui a marqué tant de Stéphanois. Avec une dimension opérationnelle ici, puisque le mur pourra servir à des projections du service événementiel de la Ville. A son pied, des armoires techniques seront cachées par des portes affiches de l’ex-Eden destinés à l’information des rendez-vous culturels stéphanois. De ce côté encore, une fontaine prendra place (« la présence de l’eau était une demande revenant très souvent durant les consultations »), alors qu’un système de récupération d’eau pluviale alimentera les besoins du jardin.

Récupérés aussi, des pierres de taille de l’ex-cinéma qui serviront au mobilier urbain allié à des assises en bois. Côté rue Blanqui, un parvis en granit sera créé ainsi qu’un portail en acier cortex annoncé comme « emblématique ». Ce ne sera pas la seule entrée des lieux : l’ex-sortie du cinéma donnant sur la rue Louis-Braille sera conservée et remaniée, voisinant une autre, sur sa gauche (depuis le jardin) via un passage lui aussi gardé. A cet endroit précis, un restaurant, disposant d’une petite terrasse dans le jardin, est ambitionné. Deux autres commerces doivent prendre place dans les rez-de-chaussée entourant le futur jardin. Dans les trois cas, les baux ne sont pas encore signés mais les candidats ne manqueraient pas, assure la municipalité qui veut veiller à la cohérence de l’offre du quartier. D’ailleurs, comme l’a souligné Yvan Astier, directeur de l’Epase, cet aménagement s’intègre sur une réflexion plus globale autour de cette zone de l’hypercentre et s’accompagne notamment d’une campagne de réhabilitation de 555 logements privés ou publics à proximité.

*Établissement public d’aménagement de Saint-Étienne.

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