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samedi 27 avril 2024
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Saint-Etienne : une nouvelle zone d’activités à la place des friches de Monthieu

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Suffisamment maître du foncier, l’Epase va pouvoir, 4 ans après ses premières acquisitions, lancer à la fin du mois de mars la « déconstruction » des commerces, pour la plupart en friche depuis 2020 rue des Rochettes. Face au futur ex Géant Monthieu encore, cinq logements – un collectif, 4 individuels – et un garage vont être rasés aussi. En lieu et place, une zone d’activité artisanale et de petites industries bienvenue.

L’alignée de ces commerce vides et dégradées ne sont pas la meilleure pub pour une entrée de ville pour le reste considérablement améliorée. ©If Media/Xavier Alix

L’Epase se gardera bien d’évoquer d’autres délais. Trop complexe, trop aléatoire donc côté calendrier. Main publique fréquemment derrière les projets majeurs stéphanois de réductions de friche, faisant souvent l’interface avec le privé pour faire quelque chose des terrains libérés, l’Établissement public d’aménagement de Saint-Etienne (Epase) a été longuement à la manœuvre sur l’immense projet Pont de l’Âne/Monthieu, à l’entrée est de la Ville. Et continue à l’être. Vaste requalification urbaine qui, après rebondissements a, entres mais en particulier, débouché sur le gigantesque centre commercial Steel. Ainsi que des aménagements urbains ayant indéniablement amélioré l’aspect esthétique et pratique de l’entrée Est de la ville. Mais en laissant de côté un point, toujours plus noir chaque semaine passant, du fait des dégradations des vandales et du temps.

Capture Google Map de la zone.

Cette alignée de commerces aux vitres brisés sur plus de 300 m, rue des Rochettes longeant le « terminus » de la RN88 jusqu’au rond-point Antoine-Pinay. « De côté », en réalité pas exactement : « Nous aussi, sommes évidemment très impatients de voir les choses avancer ici. Mais c’est particulièrement complexe et donc très long à concrétiser, précisait vendredi dernier à If Edwige Belle, chargée de mission à l’Epase. Il faut analyser les caractéristiques des bâtiments dans lesquels se trouve souvent de l’amiante et, surtout, suffisamment maîtriser le foncier. Nous avons commencé à acquérir les premières parcelles en 2020. Or, ici, sur cinq bâtiments commerciaux, il en reste encore un en activité – Optical center – tout à l’ouest. Et tout à l’est, entre la rue des Rochettes et la nouvelle rue Marc-Charras (qui permet d’accéder à Steel depuis l’arrivée de la RN88, Ndlr), se trouve, aussi le garage Rivat. Dans les deux cas, nous continuons à travailler avec eux afin de trouver une solution pour les déménager et récupérer le foncier. »

Le grand public invité à récupérer des matériaux

Ce qui a été le cas de plus d’un des commerces aujourd’hui vides, comme Gémo par exemple, qui a intégré Steel. Ou encore Picard installé à la galerie Monthieu. Les logements qui restent encore dans le secteur, les quelques maisons autour du garage et l’immeuble, autrefois à Alliade Habitat, planté en plein milieu des friches commerciales, vestiges d’une non politique urbanistique d’un autre temps sont, eux, déjà sous la maitrise de l’Epase, vides et destinés aussi à être rasés. « Oui, c’est un des derniers gros morceaux de la requalification Pont de l’Âne/Monthieu, observe Edwige Belle. S’y intègre aussi une grosse partie non visible, derrière l’alignée de commerces, entre la voie ferrée et Steel, un grand bâtiment industriel qui sera, à terme, en partie au moins, déconstruit. » « Déconstruit » ? Pourquoi pas tout simplement « démoli » ? Pas de coquetterie communicative, assure l’Epase.  

En plus des commerces, ces maisons dès mars et, plus tard, le garage Rivat derrière sont amenés à disparaître. ©If Media/Xavier Alix

Mais « parce que de nos jours, et cela explique aussi le temps pris, on ne sort pas les bulldozers comme ça. Il n’y en aura pas ici : ce sera davantage « démonté » si on veut. Car on n’est pas parti sur l’idée de forcément tout raser d’un coup sans étudier les caractéristiques qui permettent de reconvertir en partie, voire l’ensemble des bâtiments, sinon, au moins, de réemployer le plus de matériaux possibles. » A ce sujet, les travaux qui vont s’engager à partir de la fin du mois de mars – « déconstruction » donc de l’ex Tati, ainsi que de quatre petites maisons à l’est – pour durer jusqu’à l’automne prochain (à voir donc pour la suite en fonction des événements et replacements) seront innovants pour Saint-Etienne. Si l’Epase a déjà permis le réemploi par des entreprises de matériaux issus de bâtiments détruits, ici, l’idée est de carrément créer une sorte de « matériauthèque » ouvert au public au niveau de l’ex Gémo.

Quant au devenir de l’ensemble à termes, à l’image de Pierre-Loti, mais en moins vaste, il s’agira de créer une nouvelle zone d’activités, non commerciales mais destinée à l’artisanat ou à de l’industrie légère, en tout cas productive. Ce dont l’ensemble de l’agglomération manque cruellement.   

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