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Rencontres pénales : « Il reste à faire et à dire tant l’inceste est une réalité qui détruit »

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Jeudi 30 novembre se tenait la 3e édition des Rencontres pénales stéphanoises, co-organisées par le barreau de Saint-Etienne et la Faculté de droit. Cette année, de nombreux professionnels ont répondu présent pour apporter leur éclairage sur la thématique de l’inceste. Car si la parole tend à se libérer, les chiffres restent vertigineux.

Pour cette 3e édition, ces rencontres pénales se penchaient sur le thème de l’inceste. ©JT/ If Saint-Etienne.

Les chiffres doivent être répétés, sans cesse. Chaque année, 160 000 enfants sont victimes d’inceste et 5,4 millions d’adultes en ont été victimes dans leur enfance. Pour ces 3e Rencontres pénales stéphanoises, le barreau de Saint-Etienne et la Faculté de droit se sont emparés du sujet, pour en donner une approche pluridisciplinaire. « Le choix a été fait de ne pas faire un colloque juridico-juridique, pointe Baptiste Bonnet, doyen de la Faculté de droit de l’Université Jean Monnet. Le faire sans s’intéresser aux disciplines anthropologiques ou psychologiques aurait été une mauvaise idée ».

L’occasion d’échanger

Ainsi, la journée, organisée à la Maison de l’Université, a été rythmée par les interventions d’Eléonore Le Caisne, anthropologue, directrice de recherche au CNRS, Aude Rabeyrin, psychologue de la Sauvegarde 42, Liliane Daligand, professeur émérite de médecine légale et experte auprès de la Cour d’appel de Lyon, mais aussi du major Christian Chevau, chef du département des Techniques d’audition et expertise des mécanismes de Violences intra-familiales au Centre national de formation à la PJ de Rosny-sous-Bois, ou encore Maître Jean Sannier, avocat au barreau de Lyon, régulièrement appelé à la défense des victimes.

Des temps d’échanges avec les avocats et étudiants présents dans le public étaient également prévus. « Il nous semblait intéressant aujourd’hui de montrer une approche qui soit pluridisciplinaire et différente, a précisé Maître Olivier Bost, bâtonnier de l’Ordre des avocats de Saint-Etienne. Ça permet aux étudiants d’entendre des choses plus pratiques et de rencontrer les professionnels. Il y a beaucoup d’avocats du barreau de Saint-Etienne évidemment, mais par exemple, je viens de rencontrer un confrère qui vient de Haute-Loire ».

Une parole qui se libère

Bien sûr, le bâtonnier indique que les cas d’inceste ne font pas le quotidien du métier d’avocat, en revanche, la libération de la parole tend à faire augmenter le nombre de dossiers sur le sujet. « A partir de ce moment-là, nous y sommes quand même confrontés régulièrement », explique-t-il. D’où l’importance d’une prise en charge qui soit multiple, et davantage tournée vers la prise de parole de la victime. Le doyen de la Faculté de droit l’a rappelé, « il reste à faire et à dire tant l’inceste est une réalité qui détruit ». L’objectif de cette journée, qui avait réuni environ 200 personnes, était ainsi d’apporter une approche éclairée d’un sujet qui reste aujourd’hui encore un tabou de nos organisations sociales.

Pour rappel, Ciivise (Commission Indépendante sur l’Inceste et les Violences Sexuelles faites aux Enfants) : 0 805 802 804.

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