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La Rue des Artistes trace sa voie

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2023 n’y dérogera heureusement pas : la 26e édition du festival, ô combien couramiaud, aura lieu du 16 au 18 juin en empruntant la même chaussée : celle de l’indépendance. Soit le croisement des arts, de la variété musicale et de l’accessibilité. Les raisons d’être d’Atout monde, l’association derrière la Rue des Artistes. Les Négresses vertes succède à Tiken Jah Fakoly comme tête d’affiche d’une programmation toujours aussi riche…

Les vétérans jamaïquains de Inna Yard. ©Audouin Desforges

« Si vous êtes arrivés ici, c’est sans nul doute que vous appréciez la diversité des propositions artistiques mais aussi la convivialité, la solidarité, le partage, la citoyenneté, la responsabilité environnementale et sociétale qui sont au cœur de notre projet. » Partie prenante, comme plus de 110 autres festivals de la campagne « Vous n’êtes pas là par hasard » menée par le Syndicat des musiques actuelles (SMA), la Rue des artistes pourrait faire – indépendamment – sienne la notice explicative de la démarche. Un modèle mis à mal, désormais plus préoccupé par sa préservation que par son extension. Assiégé même, arguent ses défenseurs dont Mustapha Kerroua n’est sans doute pas le moins loquace… « Quand vous constatez cette année une hausse de 30 % du budget dévolu aux cachets des artistes juste sur notre modeste festival et bien… » Et bien, le co-président d’Atout Monde se dit que certains événements déclencheurs de l’inflation ont beau dos. Très, très bon dos…

De quoi provoquer un festival d’interrogations : « Combien de plus pour les artistes avec cette hausse ? Pour les techniciens ? Les producteurs ? Nous sommes et voulons rester un festival à taille humaine privilégiant l’émergence grâce à la présence de têtes d’affiches. Mais pour combien de temps cela sera-t-il possible ? » Vol ou pas, après avoir survécu au Covid, son chef de fil, l’escadrille à emmerdes, comme aurait dit un feu président, composée aussi de l’inflation et du yoyo angoissant des subventions, n’est pas encore arrivée à bout de la Rue des Artistes. C’est-à-dire de son engagement : celui de ses partenaires, des professionnels ou encore de sa soixantaine de bénévoles impliqués. Il y a, rappelons-le, derrière LE rendez-vous musical (mais pas que) couramiaud créé en 1998, l’association Atout Monde et donc un travail de promotion et médiation culturelles mené toute l’année vis-à-vis de publics réputés « éloignés » en particulier.

Festival plus qu’engagé

Ce que ne soupçonnent pas toujours ses 8 000 festivaliers en moyenne. Ce qu’illustrent, pourtant, ces 80 chats réalisés par les écoliers saint-chamonais décorant, c’est devenu une tradition, depuis des semaines les rues de leur ville. La RSE gravée dans son ADN, Atout Monde a décidé de poursuivre sur la lignée 2022 : haro aux mégots, emballages et bouteilles en plastiques cédant la place aux fontaines à eau, incitations et solutions pour recycler. Via, aussi, des circuits courts privilégiés pour la restauration alors que, côté sociétal, l’association a reproduit son partenariat avec Radio Ondaine permettant à des jeunes de centres sociaux d’être les acteurs d’émissions radios spéciales festival. Ce sont à nouveau des jeunes du quartier de Fonsala, par le biais d’un chantier éducatif de la Sauvegarde 42, qui seront impliqués dans la gestion du camping éphémère surveillé et équipé en sanitaires.

On ne sait plus quoi dire sur les Négresses vertes, tant ils s’écoutent. ©Luc Manago Hanslucas.com

A retrouver, comme l’an passé, sur le terrain de la Plaine de jeux du quartier de Fonsala (capacité de 350 personnes). Reconduites aussi les navettes gratuites entre ce dernier et le parc Nelson-Mandela, mais aussi en direction de Saint-Etienne. Enfin, la prévention des risques – addictologie, protection de l’audition et la lutte contre les violences sexistes, sexuelles, racistes et homophobes (campagne « Ici, c’est cool ») – ne sont naturellement pas en reste. Bon, rappelons que le but premier reste une programmation musicale, évidemment aussi écrin de diversité, dans la plus pure tradition du festival. Sur la grande scène pour conclure le dimanche soir, les Négresses vertes annonceront l’été en succédant à Tiken Jah Fakoly.

Goûtez à l’Eden au parc Mandela

Le groupe parisien mythique sera tête d’affiche à grands coups de rock alternatif et métissé que l’on ne présente plus. « L’inclassable » Fatoumta Diawara, « voix incontournable de la musique du monde » aura marqué, avant cela, la soirée d’ouverture du vendredi soir. Tandis que samedi, les vétérans jamaïquains, toujours aussi tranquillement alertes, d’Inna de Yard feront goûter à l’Eden dans l’écrin très à propos du parc Nelson-Mandela. Ajoutons à la liste, façonnée aux trois quarts par l’émergence et pour un tiers par le « régional », la venue successive, de vendredi à dimanche, au kiosque, sinon sur la grande scène des « Enfants de Lilith », du « Projet Schinéar », de « Lamuzgueule », « Jaïa Rose », « Zar Electrik », « Raz & Afla », « Picon mon Amour », « Mots pour Mômes », spécial jeune public. Un jeune public qui pourra profiter, histoire d’apaiser les venues familiales, d’un espace dédié offrant maquillages, jeux et constructions de lego.

L’« inclassable » Fatoumta Diawara. ©Alun Be 6

Toujours là aussi, les spectacles et déambulations festives promises chaque année par La Rue des artistes en plus des concerts. Pour cette édition 2023, il faudra compter sur le château du Jarez pour une partie de leur accueil et sur Batucada Sebario, quinze musiciens et danseurs faisant entendre et voir à plusieurs reprises vendredi et samedi la brésilienne Samba made in Rio. Si on va par-là, alors tirons sur la corde avec la cie Easy to digest, un « duo burlesque et acrobatique engagé ». Sinon, la cie Les Miscellanées pour son spectacle aussi théâtral que littéraire et traduit en langues des signes qu’est Prends-en de la graine. Pas besoin de le dire à Adriano Cangemi qui avec Nagual, sait prendre la hauteur qui sied à son théâtre physique et aérien.

Un tremplin en apéro parrainé par Babylon circus

A noter, enfin, que la 4e édition du Tremplin de musiques actuelles, porté lui aussi chaque année par Atout Monde en partenariat avec la Ville de Saint-Chamond, se déroulera le jeudi 15 juin à partir de 19 h au parc Nelson-Mandela aussi. En prélude donc, et non plus en parallèle du festival, pour lui faire « gagner en visibilité », explique Cynthia Fort, salariée d’Atout Monde, chargée de production pour son festival. Cette année, trois artistes ont été sélectionnés parmi 119 candidatures pour une représentation la veille du lancement de la Rue des artistes. Un sacré apéro qui tourne au hors d’œuvre solide puisque ces finalistes formeront la première partie du groupe Babylon Circus, parrain de l’événement. Il s’agit de Citron Sucré (« électro transe hypnotique », de Lyon), Deinos MC (Rap / Slam, Châlons-en-Champagne) et enfin de Olga la Rouge (chanson soul, Lyon).

Le vainqueur aura pour récompenses une invitation à se produire l’an prochain à La Rue des Artistes 2024 ainsi que dans deux autres festivals partenaires : Les Trans Cévenoles et le Festival de la Paille. « Le magazine FrancoFans sera, entre autres, du jury. Ce que nous organisons et proposons là ne se fait pas ailleurs », souligne Mustapha Kerroua.

La Rue des artistes vendredi 16, samedi 17 et dimanche 18 juin au parc Nelson-Mandela à Saint-Chamond (entrée par l’avenue Sadi-Carnot) ; 5 à 12,99 € en prévente / gratuit pour les enfants de – de 12 ans (vendredi/samedi). Accès gratuit le dimanche, sans réservation, dans la limite des places disponibles. Tél. : 04 77 22 18 18. Site web ? Cliquez là !

Tremplin musiques actuelles jeudi 15 juin à 19 h au parc Nelson-Mandela à Saint-Chamond (entrée par l’avenue Sadi-Carnot) (5 € en prévente ; 8 € sur place), billetterie en ligne ici.

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