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mardi 12 novembre 2024
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Déchets : Trimetal, fer de lance d’une relocalisation

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En 2019, Thomas Santucci et David Vitale ont fondé Trimetal à Sury-le-Comtal. Leur objectif est de traiter et de recycler des déchets mêlés, hybrides ou pollués, et ainsi de ramener ces opérations en France. Trois ans plus tard, l’entreprise compte huit salariés et s’est installée sur un site stéphanois qu’elle s’apprête à quitter, faute de place…

Désormais à l’étroit, Trimetal déménagera dans les semaines à venir. ©JT/ If Saint-Etienne

« Quoi de plus aberrant que prendre vos déchets et de les envoyer à l’autre bout du monde ? », lance David Vitale en parlant de son secteur d’activité. Et pour cause… Nombreux sont les déchets européens qui se retrouvent recyclés, ou à moitié, dans des pays comme l’Inde. C’est en partant de ce postulat qu’il s’associe avec Thomas Santucci en 2019 pour créer Trimetal. L’idée est de pouvoir traiter et recycler les produits que les acteurs traditionnels du secteur délaissent, que ce soit par manque de savoir-faire ou de moyens pour les gérer depuis la France. Installée à Sury-le-Comtal, l’entreprise déménage à Saint-Etienne en 2022, pour accompagner sa croissance.

Une alternative

Car Trimetal a développé une expertise dans le traitement de ce qui s’appelle les demi-produits. Entendez par là des produits recyclés non finis, qui perdent ainsi en valeur. Si l’on prend l’exemple des matelas en literie, nombreuses sont les entreprises capables de recycler la partie rembourrage, mais qui n’ont pas la compétence quand il s’agit de recycler la partie des ressorts. « Nous sommes une vraie alternative à tout ce qui est demi-produit », assure Thomas Santucci. L’entreprise parvient ainsi à séparer – c’est son créneau – les deux types de matériaux que sont l’acier et le textile, tous deux recyclables. Justement là où cette partie est traditionnellement envoyée à l’étranger où les politiques de tri passent souvent par l’incinération, pour pouvoir isoler l’acier, qui sera revendu à l’Europe par la suite. Avec une belle empreinte carbone au passage. Les deux associés n’en diront pas plus sur leur technique, dans un secteur concurrentiel où ils seraient David contre Goliath.

Changement de site

L’entreprise, qui vise ainsi à relocaliser un savoir-faire, a été en cela subventionnée par la Région à hauteur de 28 000 euros. « Cela nous a beaucoup aidés et notamment pour former les salariés », pointe David Vitale. Mais un peu plus d’un an après son emménagement à Saint-Etienne, l’entreprise est déjà plus qu’à l’étroit. « Pour faire ce que l’on fait, il faut de la place et de l’énergie. On a commencé sur un site de l’ordre de 2 000 mètres carrés à Sury-le-Comtal, puis de 5 000 mètres carrés actuellement. Mais pour nous développer davantage, il faut faire du volume, et cela demande de la place ».

Trimetal, qui affiche un chiffre d’affaires de plus 1,5 million d’euros en 2022, et compte huit salariés, devrait donc changer de site dans les semaines à venir, pour tripler sa surface. Tout en restant à Saint-Etienne.

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