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samedi 27 avril 2024
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Le Crédit Agricole Loire Haute-Loire fait le bilan

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Après les crises du Covid et ukrainienne, l’année 2023 a vu s’ajouter une hausse rapide des taux d’intérêt ainsi que de l’inflation. Malgré un résultat net financier en baisse dû à une année peu propice à la concrétisation de projets, la direction du Crédit Agricole Loire Haute-Loire se montre satisfaite et attachée à développer l’attractivité du territoire.

Christophe Chavot, président du conseil d’administration, Gaëlle Regnard, directrice générale et Régis Le Gall, directeur financier du Crédit Agricole Loire Haute-Loire. ©JT/ If Saint-Etienne.

Croissance en berne, hausse brutale des taux d’intérêt, inflation… le moins que l’on puisse dire c’est que l’année n’a pas été de tout repos pour le secteur bancaire. « 2023 est une année un peu inédite, marquée par des éléments macro-économiques importants, notamment une inflation qui est restée élevée, même si elle a décru en fin d’année, et puis une hausse des taux, rappelle Gaëlle Regnard, directrice générale du Crédit Agricole Loire Haute-Loire. Cette inflation, qui s’est beaucoup accélérée en 2022, a été prise en main par la Banque centrale européenne qui, pour la diminuer, a augmenté ses taux directeurs. Cela a, de manière mécanique, renchéri le coût des crédits. On est évidemment marqué par ce contexte ».

Des projets reportés

L’année 2022 avait été une année record pour le Crédit Agricole Loire Haute-Loire concernant les prêts dédiés à l’habitat. Il affichait 28 000 crédits immobiliers accordés pour un montant de 1,2 milliard d’euros. « Sur l’ensemble de nos finances en 2023, nous sommes en baisse de 16 %, poursuit la directrice générale. Donc on a fait 16 % de crédits de moins en 2023 qu’en 2022. La plus grosse baisse est relative au crédit habitat et c’est complètement symétrique à ce qu’il se passe au niveau national. On est le reflet au niveau territorial de cette baisse de projets habitats ». Ainsi, taux élevés ont évidemment augmenté le coût de l’argent et cela n’a pas été sans impact en termes de volume de crédits, et de marge d’intérêt. C’est donc sans surprise que la direction a accueilli un résultat en baisse.

Quand les taux augmentent très vite comme ça a été le cas, c’est d’abord au profit des épargnants avec, par exemple, un taux du livret A passé de 1 % à 3 %.

Régie Le Gall, directeur financier du crédit Agricole Loire Haute-Loire.

Une bonne année pour le Livret A

« On a un résultat de 74,6 millions d’euros, qui est le reflet de notre utilité et de notre développement commercial, assure Régis Le Gall, directeur financier du Crédit Agricole Loire Haute-Loire. Ce résultat est en baisse de 7 %, ce qui est plutôt le fruit de la conjoncture, et d’une normalisation des défaillances des entreprises avec des niveaux que l’on connaissait avant le Covid. Ce n’est pas plus important qu’avant, mais comparé aux deux dernières années cela représente une forte augmentation ». En effet, 2023 marque la fin des aides liées à la pandémie, et le début des difficultés quant au remboursement des PGE.

Logiquement, le produit net bancaire enregistre lui aussi une baisse de 3,8 %, pour s’établir à 269,6 millions d’euros. Pour le directeur financier, c’est lié au rôle de transformation de la banque. « On transforme l’épargne souvent sécurisée et liquide de nos clients en des crédits aux ménages, aux entreprises. En France, ce sont des crédits à taux fixes et ce risque c’est la banque qui le supporte. Quand les taux augmentent très vite comme ça a été le cas, c’est d’abord au profit des épargnants avec, par exemple, un taux du livret A passé de 1 % à 3 % ».

Monter en compétences

Le Crédit Agricole Loire Haute-Loire termine l’année 2023 en atténuant les impacts de ces crises, grâce à la diversification de ses revenus à travers les services et ses investissements. En France, le régulateur impose aux banques d’avoir un ratio de solvabilité. Et avec un taux autour de 30 %, là où les minimums réglementaires sont de l’ordre de 10,5 %, la caisse est plus qu’en mesure de continuer à prêter aux ménages et aux entreprises, mais aussi d’investir sur le territoire. Pour ce faire, elle a aussi veillé à monter en compétences en parallèle. « On a mis en place des conseillers santé, des banquiers de la famille, des banquiers des entrepreneurs, des conseillers habitat et transition, spécialisés sur les crédits habitat et la rénovation énergétique des logements, rapporte Gaëlle Regnard. On a donc développé les compétences au sein de notre réseau et réorganisé nos agences en ce sens. Et on a investi pour le territoire autour de projets qui sont centrés sur trois axes : la transition énergétique et bas carbone, l’immobilier et la santé. On ne peut pas simplement accompagner nos clients, il faut que nous-même on progresse ».

Accompagner les transitions

La direction a donc souhaité investir sur la formation de ses équipes avec 59 heures dédiées par salarié. C’est grâce à cela qu’elle a pu s’impliquer davantage dans l’accompagnement vers les transitions énergétique et climatique, notamment auprès des agriculteurs. C’est ce qu’explique Christophe Chavot, lui-même agriculteur à Valeille près de Feurs, et président du conseil d’administration du CA Loire Haute-Loire depuis avril 2023. « Nous avons donc créé la société Loire Haute-Loire Energie, en collaboration avec le groupe Eurea, le groupe Sicarev et puis la société Ténergie. Elle a pour vocation de participer au développement photovoltaïque de manière à être porteur de projet. Ça peut permettre aux agriculteurs de créer des bâtiments neufs sur leurs exploitations, avec production électrique, ou de la rénovation de toiture, en les équipant de panneaux, et à ce titre ils percevront une location ». Il explique que l’idée de cette structure est née de la nécessité d’avoir affaire à un tiers de confiance, avec des projets garantis sur 30 ans et clés en main.

2024, encore incertaine

Comme annoncé l’année dernière, lors de la présentation de son projet « Engagés », la caisse régionale diversifie les projets et l’année écoulée a été faite de concrétisations en la matière. Quid maintenant de celle à venir ? « Il n’y a pas de certitudes sur l’année 2024, indique Gaëlle Regnard. C’est une année avec encore beaucoup d’imprévisibilité. Les consensus tendent à dire que les taux vont plutôt baisser, la question c’est quand ? Ça peut donner une inflexion forte sur le marché de l’habitat et relancer l’activité pour toute la filière du logement. Au-delà de ça, c’est compliqué de savoir à quel rythme va baisser l’inflation d’autant que nous sommes dans une année avec des élections majeures avec Taïwan, les élections européennes, américaines, et des conflits pas simples à projeter ». Malgré cela, le risque s’est toutefois normalisé, et les entreprises continuent à investir, les dirigeants restent donc optimistes quant à l’avenir du territoire qui, selon eux, continuera de se développer.

La caisse régionale en chiffres :

  • Plus de 522 000 clients sur les deux départements (Loire/ Haute-Loire)
  • 21 000 nouveaux clients cette année
  • 1 300 CDI/ 88 alternants/ 150 stagiaires
  • Le coût du risque est en hausse de 7,9 millions d’euros par rapport à décembre 2022
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