Saint-Étienne
samedi 27 avril 2024
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Les Business Angels déploient leurs ailes particulières sur la Loire

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Neuf entrepreneurs du sud de la Loire tentent à nouveau de lancer ce club d’investisseurs après un précédent essai au début des années 2010. « Saint-Etienne Business Angels 42 » s’adresse bien à l’ensemble du département. Créée officiellement en mai, l’association a organisé sa soirée de lancement le 27 juin à l’Ecole des Mines appelant les dirigeants d’entreprises, propriétaires ou cadres, à les rejoindre. Un nouveau mode de soutien financier quelque peu particulier à l’entrepreneuriat.  

Gaëlle Rousseau, présidente, entourée de membres fondateurs. Sur sa droite : Guillaume Beyens, Nicolas Faure et Vincent Propice. Sur sa gauche, Stéphane Palais et Eric Digonnet. ©If Media/Xavier Alix 

« Lyon Métropole Angels », « Rhône Vallée Angels », « Alpes Sud Dauphiné Angels », « Grenoble Angels », « Auvergne Business Angels » sans oublier la coordination « Auvergne-Rhône-Alpes Angels » et même « Cantal Business Angels »… Et la Loire dans tout ça ? Il y a bien eu un club « Loire Velay Angels » (qui avait fait suite, aussi, à une création roannaise) lancé en 2011 par François Massardier, Hubert Ollier et Jérôme Grange mais disparu depuis dans des circonstances que nous ignorons. Depuis, apparemment, rien. Les Business Angels sont organisés en fédération nationale avec des déclinaisons territoriales – régionales, départementales, métropolitaines – sinon par secteur ou thématiques, clubs territorialisés aussi ou non : Health Angels Rhône-Alpes, Arts et métiers Business Angels, Femmes Business Angels ou encore Insa Angels. 

Le principe : regrouper des investisseurs/accompagnateurs en tant que particuliers prêts à étudier, conseiller et co-financer à individuellement des projets entrepreneuriaux innovants à un ou plusieurs. Ce qui fait penser à d’autres organisations d’aides aux créateurs ou repreneurs comme Réseau Entreprendre ou Réseau Initiative à la grande différence qu’ils ne s’agit pas là de prêts accordés à l’échelle de la structure (déclenchant souvent d’autres prêts, bancaires) aux lauréats mais d’une prise de capital. Les Business Angels se veulent complémentaires de ces réseaux associatifs en intervenant entre ces types de financements amont (ainsi que ceux publics et privés), dans la fameuse « vallée de la mort » des start-ups. Cette phase où elles ont épuisé les financements initiaux tout en ayant encore besoin de trésorerie avant d’atteindre la rentabilité. Ses membres se veulent engagés dans un accompagnement « de proximité », l’encouragement, en proposant conseils, expérience et contacts en plus d’investir pécuniairement.

Des apports « en 4 C » 

« Les financeurs sont prêts à attendre le temps nécessaire avant de sortir du capital, avant de récupérer leur mise assortie éventuellement d’une plus-value », assure le document de présentation de Saint-Etienne Business Angels 42, résumant ses apports en 4 C : « Capital », « Compétences », « Contacts » & « Collectif ». L’engagement dans l’association implique l’adhésion à une charte de déontologie et de probité afin de garantir la confidentialité des projets ou encore éviter toute tentative de blanchiment par son biais. La genèse du petit dernier nouveau-né qu’est Saint-Etienne Business Angels 42 ? Un échange entre sa présidente co-fondatrice Gaëlle Rousseau, Stéphanoise à la tête du cabinet conseil en propriété industrielle Galia partners et la présidence de Rhône Vallée Angels datant de novembre 2021.

« J’ai un bureau à Valence et j’ai été invitée à cette époque par ce club. J’ignorais qu’il y avait eu des tentatives précédentes mais son vice-président Dominique Babel m’avait alors appris que les Business Angels n’avaient jamais réussi à s’implanter durablement à Saint-Etienne. Par rapport à notre tissu économique, j’ai trouvé ça très dommage. J’en ai parlé à mon réseau, autour de moi, comme Michael Ngo de Digital League. C’était parti ! » Afin de mesurer la faisabilité, une réunion en octobre dernier a sollicité une quinzaine de représentants du milieu économique (French Tech, BPI, clusters, etc.). Saint-Etienne Business Angels 42 affiche désormais le soutien de la CPME 42, du CJD Saint-Etienne, de la Digital League, des réseaux existants (ceux cités et aussi Ronalpia), de la French Tech, des Mines, de Novéka, de la CCI, de la BPI, du Mouvement des entreprises de France ou encore de Saint-Etienne Métropole.

« Nous souhaitons être une trentaine dès 2024 »

Sans oublier des liens avec les banques (Crédit Agricole, Caisse d’épargne, Banque populaire) ainsi que d’autres organismes investisseurs comme Demeter ou encore Sofimac. Le club compte neuf membres fondateurs : outre Gaëlle Rousseau donc, Stéphane Palais (Neoka), secrétaire, Vincent Propice (Doing e-totem), trésorier et Guillaume Beyenes (HAB partner), Eric Digonnet (Company 145), Florent Garnier (Le Gobelet français), Nicolas Faure (Faure Trucks), Christophe Tezenas du Montcel (Rainmakers) ainsi qu’Hervé Barralon (Horizon, Steeves Sabaut, Rey). Une cinquantaine de personnes était présente à la soirée de lancement à l’Ecole des Mines. Elle a débouché sur le dépôt d’une dizaine de dossiers d’adhésion au prix de 450 € par an (davantage pour des membres associés, des cabinets de consulting par exemple).

La moyenne d’investissement d’un Business angel sur un projet, c’est moins de 15 000 €.

Stéphane Palais, secrétaire de l’association

« Si on est ainsi une vingtaine à la rentrée, on sera largement dans les temps que l’on s’est fixé. Il n’y a pas réellement d’objectifs mais nous souhaitons être une trentaine dès 2024 », précise Stéphane Palais. Pour combien de projets validés par an ? 5, 10, 15 ? « Là non plus on ne se donne pas de chiffres, encore moins même, car tout dépend de la nature des projets et des fonds qu’ils vont mobiliser, poursuit le secrétaire de l’association. Attention : la moyenne d’investissement d’un Business Angels sur un projet, c’est moins de 15 000 €. » Investir son épargne à titre personnel peut être en partie déductible impôts sur le revenu (soumis à plafonnement) mais pas via une holding. Depuis l’annonce de la création du club, les sollicitations affluent déjà.

Compter six mois de process

Le 27 juin, Saint-Etienne Business Angels 42 était d’ailleurs en mesure de présenter, pour son propre pitch, quatre projets de start-ups : Angel Corp, IciSanté, QA Company et Wallace. Pas plus que sur des frontières géographiques strictement collées à celles administratives, le club dit ne pas se donner de limites sur les secteurs, les thématiques à étudier, jusqu’à aller sur le terrain de l’agriculture si cela s’avère pertinent. Il s’agit avant tout de susciter des collaborations entre des personnes ayant pour « fibre, la prise de risque » (qu’ils soient propriétaires de leur entreprise ou cadres de celle-ci) et ceux ayant un projet innovant manquant d’argent.

Du « sourcing » des projets présentés, c’est-à-dire « la première prise de contact » à l’accompagnement financier effectif, le dépôt concret des fonds, il risque de s’écouler 6 mois en moyenne en suivant l’exemple et le recul dont peut témoigner le club de Grenoble fermement implanté dans son écosystème. En Isère, sur 200 prises de contact par an en moyenne, 50 projets sont effectivement étudiés avant d’aller éventuellement plus loin via des pitchs puis une instruction (accompagnement et analyse) pour dix d’entre eux et enfin un financement pour huit. Soit 16 % obtenant un investissement de l’étude au « closing ».  

Contact : businessangels.saintetienne@gmail.com ; site web en construction ; page LinkedIn active.  

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