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Roboptic et Boa concept : l’alliage de raisons

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Toujours en développement, le concepteur et fabricant stéphanois de convoyeurs intelligents pour la logistique avait annoncé sa première opération de croissance externe en rachetant cet automne Roboptic. Elle aussi stéphanoise, la société d’ingénierie experte dans les domaines de la robotique et de la vision s’est coulée il y a 3 mois dans les locaux de Boa, vers Méons. Bien plus qu’une carte supplémentaire pour la maison mère, la néo filiale amène des atouts qui lui seront bientôt indispensables.

Bérangère et Philippe Cognet, couple fondateur de Roboptic, désormais filiale de Boa Concept. ©If Média/Xavier Alix

La robotisation ? « Nous sommes dans l’intralogistique, vous savez. Aussi, on voyait bien arriver les besoins à ce niveau-là. Nous savions que l’on devrait y rentrer à un moment ou l’autre », explique Chantal Ledoux, directrice et co-fondatrice de Boa Concept. C’est avec ce paramètre dans un coin de la tête que son conjoint et associé Jean-Lucien Rascle passe, par hasard, en revenant de chez son médecin devant les locaux de Roboptic implantés en plein centre-ville de Saint-Etienne. Comme l’était Boa Concept à ses débuts, place Jean-Jaurès. Et comme c’est encore le cas avec son propre bébé, l’entrepreneur ingénieur issu des Mines découvre en cet été 2021 un couple derrière cette société d’engineering experte dans les domaines de la robotique et de la vision : Bérangère et Philippe Cognet l’ont lancée en 2015.

Lui, 43 ans, est issu de Télécom, dont il est sorti diplômé spécialisé en ingénierie optique et vision. Elle, 42 ans, est titulaire d’un BTS comptabilité et a travaillé successivement pour une TPE artisanale, la Caisse d’Epargne puis à la mairie de Saint-Etienne. Professionnellement complémentaires, ils ont en commun l’expérience de l’alternance. A la rentrée, trois alternants étofferont leur équipe, dans la perspective si les objectifs de développement sont atteints de les intégrer définitivement. Roboptic compte pour l’heure, en dehors de ses deux fondateurs quatre salariés, tous ingénieurs. « Notre métier consiste à répondre à des besoins d’industriels à la demande, très spécifiques alliant robotique et optique en optimisant, en « mélangeant » aussi si on veut, des technologies déjà existantes, Philippe Cognet. Ce qui donne lieu à des robots aux nouvelles fonctionnalités à partir de modèles existants. Nous pouvons fournir le concept, un prototype ou même assembler de petites séries. »

Des références clients impressionnantes

Ce qui, effectivement ou potentiellement, peut intéresser un très large spectre d’industriels et de logisticiens. D’autant que l’évolution du marché du travail va dans le sens de son savoir-faire. Dans un contexte de raréfaction de main-d’œuvre, la tendance est à l’élimination des taches rébarbatives et impactantes sur le long terme pour le physique. Roboptic n’est pas un bourreau à emplois. Au contraire : « Nous ne sommes plus dans les années 80-90. Aujourd’hui, nos clients veulent ou ont besoin de remettre l’humain au centre de leurs usines, d’éliminer des postes archaïques, développer des postes plus qualifiés à valeur ajoutée », développe Philippe Cognet. Focal ou Scieries du Forez pour parler local, Danone, Nestlé, grands comptes de l’automobile pour le national et international : ce ne sont sûrement pas les références clients de Roboptic – 234 000 € de chiffre d’affaires (CA) en 2022 – qui ont refroidi Boa Concept au moment de proposer aux Cognet un rachat.

RobOptic s’adresse à des secteurs industriels variés. Photo fournie par Boa Concept

D’autant que ces derniers restent aux commandes, Philippe Cognet étant directeur général et mandataire juridique de ce qui est depuis cet automne une filiale de Boa à 100 %. « Nous avions du succès mais en même temps une énorme frustration car nous manquions de capitaux, de taille critique pour aller plus loin, explique-t-il. Le projet nous a plu, voilà. » Il conviendra de conserver cette souplesse, cette envie et capacité à se pencher sur les « moutons à cinq pattes » pour remplir les nouveaux objectifs : atteindre 1,5 M€ de CA en 2025 (à 30 % environ via les commandes de Boa) alors que l’année 2023 devrait déjà lui avoir fait franchir un cap, celui des 600 000 € de CA. « Notre force, c’est cette souplesse, l’accompagnement du client sur son cahier des charges. C’est de la passion quoi, avec une équipe jeune, ce qui nous amène très souvent de dépasser les objectifs du client, relève Bérangère Cognet. Au niveau du bouche-à-oreille, il n’y a pas mieux. »

De nouveaux produits pour Boa

Installée depuis mi-avril dans 150 m2 libres de Boa Concept derrière le complexe sportif de Méons, Roboptic bénéficie de la synergie – et inversement – que procure la présence, à deux pas, des ingénieurs de la maison mère. Dans la salle de réunion, le nom de la société affiche désormais la même police d’écriture que cette dernière. Le concepteur et fabricant stéphanois de convoyeurs intelligents – désormais 86 collaborateurs – compte sur son nouvel atout pour contribuer à retrouver rapidement le rythme presque insolent de la croissance de ses activités ces dernières années. Elle devrait connaître un coup de frein en 2023 avec « seulement » + 2 M€ pour atteindre les 24 M€, soit + 8,3 % contre + 35 % en 2022. « Grâce à Roboptic, nous allons développer des produits en phase avec les besoins de plus en plus prégnants de la logistique. Des robots couplés à nos installations assurant la « palettisation » et la « dépalettisation » depuis les convoyeurs, sans humains », précise Chantal Ledoux.

Idem vis-à-vis de la préparation de commandes sur laquelle un nouveau produit issu de la collaboration avec Roboptic devrait être commercialisé d’ici la fin de l’année et avoir pour nom « Plug & Carry », en cohérence avec les dénominations marketing existantes au sein du catalogue actuel. « Cela donne une solution sur des postes que nos clients ont énormément de mal à pourvoir », note Chantal Ledoux. Et avec ça, souvent dans le viseur de la médecine du travail… En outre, Roboptic permet à Boa d’accentuer un peu plus son expertise dans le domaine de l’intelligence « artificielle » actuellement sur toutes les bouches ainsi que de nouvelles connexions dans le monde de l’industrie, même si la PME stéphanoise n’est déjà pas tournée à 100 % sur les purs logisticiens.   

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