Au CHU, les robots de télé-présence facilitent l’hospitalisation des enfants
Le CHU de Saint-Etienne s’est porté volontaire auprès de la Région Auvergne Rhône-Alpes pour acquérir deux robots de télé-présence. Des androïdes confiés au service de Médecine physique et de réadaptation pédiatrique, qui permettent aux enfants de conserver une ouverture sur l’extérieur.
Cela fait maintenant cinq mois que Reemas, 17 ans, est hospitalisée au CHU de Saint-Etienne. Bien que les journées soient rythmées par les soins et les cours, le temps est long. Bien sûr, elle qui est fan de football peut suivre les retransmissions des matchs à la télévision. Mais lorsque les soignants lui ont proposé de regarder ceux de l’ASSE comme si elle était au bord du terrain, et de pouvoir ensuite accéder aux vestiaires, tout en étant à l’hôpital, la jeune fille a immédiatement accepté. Une prouesse rendue possible grâce aux robots de télé-présence.
Une vocation pédagogique
Des androïdes créés par la société Awabot, située à Vénissieux. Initialement, la Région Rhône-Alpes avait fait l’acquisition d’une soixantaine de ces robots en 2018, afin d’en équiper les lycées, en accord avec les rectorats qui veillaient à une répartition harmonieuse. L’idée était que les élèves hospitalisés puissent ainsi suivre leurs cours à distance, comme s’ils étaient en classe, en pouvant se déplacer et interagir quand ils le souhaitent. « Pendant la crise Covid, ces robots ont aussi été utilisés dans les maisons de retraite de la région, explique Laurence Bussière, conseillère régionale, lors d’une visite au CHU de Saint-Etienne. Puis, l’Etat a décidé d’investir sur ce type d’assistance de la maternelle jusqu’aux études supérieures ». Alors, la Région se retrouve avec des robots qui vont devoir changer de mission.
Réduire l’isolement
La Région lance alors un appel à manifestation d’intérêt, auquel répond le service de Médecine physique et de réadaptation pédiatrique du CHU de Saint-Etienne, à Bellevue. « Nous nous sommes portés volontaires pour utiliser ces robots, explique Anthony Favi, cadre de santé junior. Globalement, on est sur des séjours relativement longs avec des patients de trois à dix-huit ans. Pour certains, les familles sont éloignées. Et puis venir à l’hôpital peut être compliqué quand il y a des fratries ». Le service, qui dispose d’une capacité d’accueil de dix lits en hospitalisation complète, obtient un premier androïde en mars 2023, puis un second en fin d’année.
Un avatar
Pour les utiliser, les jeunes patients vont ouvrir une session qui va directement allumer l’appareil, où qu’il soit. Ce dernier dispose d’une autonomie d’environ cinq heures et est connecté à Internet. Alors les soignants n’hésitent pas lorsqu’ils sentent que l’éloignement de la famille pèse sur leurs jeunes patients. D’autant que l’ASSE a aussi fait l’acquisition de ces robots, ce qui a permis à Reemas de regarder les matchs comme si elle y était et de déplacer le robot pour pouvoir interagir avec les joueurs. « Nous avons une Région qui a des départements qui sont très ruraux, donc nous avons essayé de répondre au mieux aux besoins de chacun, précise Laurence Bussière. Grâce à ces robots, les enfants se sentent plus intégrés et cela facilite aussi les soins à terme ».