Saint-Étienne
jeudi 10 octobre 2024
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Le Département se veut « volontariste » sur son patrimoine architectural

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Lecture publique, archives départementales, enseignements artistiques : voilà les compétences culturelles obligatoires pour la collectivité. Mais à l’instar de ce qu’il dit apporter à la gestion de l’eau, développé en mars, le Département de la Loire a voulu démontrer aux médias locaux qu’il allait au-delà de ses obligations en matières culturelles, en particulier sur son patrimoine bâti, à l’approche des traditionnelles Journées dédiées ce week-end.

Fin août, la Journée famille à la Bâtie 2023 a doublé sa fréquentation par rapport à 2022. ©Département de la Loire

Elle représente un total d’un peu plus de 15 M€ au budget 2023 de la Loire. La politique culturelle n’est certes pas la préoccupation numéro une des Départements, aux budgets avant tout – et de très loin – happés par leurs vastes obligations sur le social. Mais, à l’approche des Journées du patrimoine, l’exécutif du conseil départemental de la Loire a souhaité démontrer qu’il allait plus loin que la loi : c’est-à-dire la promotion de la lecture publique, la gestion des archives départementales et assurer des enseignements artistiques. Cette année, sur les 15 M€ accordés à sa politique culturel, 3,48 M€ sont affectés (hors reste à réaliser) à la préservation et la valorisation d’un bâti historique dont il est propriétaire mais qui pourrait très bien ne pas lui appartenir : le couvent des Cordeliers à Saint-Nizier-sous-Charlieu, le Prieuré de Pommiers-en-Forez et l’abbaye bénédictine de Charlieu. Ainsi que la Bâtie d’Urfé à Saint-Etienne-le-Molard, qui sera définitivement à lui en 2039 au terme de son bail emphytéotique conclu avec La Diana.

Plus qu’un entretien, « nous faisons vivre ces bâtiments qui font notre fierté. C’est à la fois une question d’attractivité de territoire et de transmission de la mémoire entre générations de Ligériens », arguait Georges Ziegler, président du Département lundi lors d’une conférence de presse consacrée à la manière dont la collectivité fait vivre ce patrimoine auprès du public à l’approche des Journées européennes du patrimoine (JEP). Le budget affecté à la sauvegarde de ces bâtiments et leur valorisation (y compris donc leurs événements, rendez-vous et médiation culturelle) est « stable » par rapport à 2022, nous indiquent les services du Département. Bien qu’ils puissent, une année « X » fortement varier en cas de rénovation ou d’investissement majeurs comme l’ont connu les Archives départementales en 2019, rue Barrouin à Saint-Etienne avec leur extension de capacité de 15 km (38 sont désormais occupés sur 50 potentiels), alors que des travaux de rénovation énergétique doivent s’achever cette année.

« Une véritable saison culturelle »

Les Archives sont, elles, une compétence patrimoniale obligatoire, à laquelle 1,67 M€ de dépenses (hors reste à réaliser) a été affecté en 2023 dans la Loire. Des archives départementales qui participeront ce dimanche 17 au JEP au programme départemental lié à l’événement national de manière classique mais aussi par une visite sur réservation faisant appel aux 5 sens, odorat et dégustation de produits compris. Les quatre bâtiments cités plus haut seront aussi de la partie : le programme complet est à retrouver sur le site du Département de la Loire. Pour les services culturels de la Loire, les JEP sont un peu la clôture de ce qui est désormais, et cela pour la 3e année consécutive, « une véritable saison culturelle » prenant place dans ces quatre propriétés à partir de mars. Saison aux événements désormais coordonnés au lieu d’initiatives isolées et ponctuelles même si chacun développe ses spécificités.      

L’abbaye de Charlieu : avec ce site comme celui de Pommiers, le Département (et 4 autres ne lui appartenant pas) participe à la démarche d’échelle européenne de reconnaissance des sites clunisiens par l’Unesco. © CR

Les événements nationaux – Printemps des Poètes (mars), Nuit des musées (13 mai), Rendez -vous aux jardins (3 et 4 juin), Journées européennes de l’Archéologie (17 et 18 juin) et donc JEP ces 16 et 17 septembre – y sont donc largement et gratuitement déclinés. Il y aussi des événements propres aux sites : « Journée graphique » au Prieuré de Pommiers avec l’illustrateur Franck Perrot pour y lire son, plutôt, ses architectures emmêlées par ses dix siècles d’histoire, l’expérience gratuite d’un silence apaisant aux Cordeliers en juillet-août, la « Journée famille de la Bâtie » fin août et sa sieste musicale suivie des lectures de la librairie stéphanoise Croquelinottes… Il faut y ajouter des visites thématisées, des concerts de la Maîtrise de la Loire, le Festival Futurs possibles et soirées d’été de la Bâtie. Et enfin « l’expo-dossier » « Promenade dans les archives de la Bâtie » (jusqu’au 24 septembre) et celle qui vient d’être vernie à l’abbaye bénédictine de Charlieu : « Blanche et Christian Henri Roullier, des artistes voyageurs » (jusqu’au 30 décembre).

Une trentaine de dates cumulées

Bilan de cette bonne trentaine de dates cumulées ? « C’est une grande satisfaction, clame Corinne Besson-Fayolle, vice-présidente chargée de la culture. On sent un vrai engouement, avec des réussites formidables, comme ce concert aux Cordeliers cet été. » Ou encore la Journée famille à la Bâtie qui a doublé sa fréquentation par rapport à 2022. Cependant, sur les chiffres de fréquentation précis seulement communiqués sur le relais des événements nationaux, on constate de grands écarts entre 328 personnes enregistrées pour Rendez-vous au jardin à la Bâtie et seulement… 10 présentes au rendez-vous de l’Archéologie à l’Abbaye de Charlieu. « Cela ne reflète pas un échec mais certaines propositions culturelles très ciblées pour un public volontairement averti et restreint. Sur l’ensemble des dates, la fréquentation est stable à part donc, le succès particulier de la Journée de la Bâtie », expliquent les services culturels du Département.

Autre proposition qui a marqué non pas une mais les deux dernières saisons écoulées (2021/22 – 2022/23) : la résidence artistique « Matière vives » à Pommiers signée Captain Ludd, collectif de designers, établi à Saint-Etienne représenté par Paul Buros et Juliana Gotilla. Résidence qui s’est focalisée sur deux matériaux en particulier le bois et la pierre mettant « en lumière la constructibilité des matériaux et les types d’assemblage, tout en donnant à voir autrement le prieuré » en libre accès dans le cadre du parcours de visite.

Le président du Département Georges Ziegler et Robert Maréchal, responsable de la Fondation dans la Loire. ©If Média/Xavier Alix

La Fondation du patrimoine signe avec le Département

Robert Maréchal, responsable de la Fondation du patrimoine dans la Loire, était aussi de la conférence de presse, lundi, pour signer la première convention annuelle (reconductible tacitement trois fois) de sa structure avec le Département formalisant un partenariat déjà existant. Sous les feux médiatiques grâce à sa mission d’opérateur de la mission de sauvegarde du patrimoine – le loto du patrimoine – confiée à Stéphane Bern, nom qui résonne pour elle comme un formidable outil de communication, la Fondation du patrimoine est un organisme privé indépendant à but non lucratif qui a déjà 27 ans puisque créée à l’initiative de l’Etat, par la loi de juillet 1996. Sa mission est de sauvegarder et valoriser le patrimoine français dit de proximité.

Elle a la délégation de l’Etat pour accorder un label qui permet au propriétaire réalisant des travaux de rénovation d’un bâti non protégé d’être aidés et de bénéficier de déductions fiscales. Reconnue d’utilité publique depuis 1997, elle organise des opérations de financement participatif et de mécénat d’entreprise. En signant, cette nouvelle convention, le Département s’engage à financer sous forme de subventions 2 % des dispositifs d’aide aux travaux associé à la labellisation des immeubles situés dans la Loire dans des communes de moins de 20 000 habitants.

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