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samedi 27 avril 2024
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Selon Mediapart, Pierre Gauttieri a reconnu le « kompromat » et la responsabilité de Gaël Perdriau

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« Le plus proche collaborateur de Gaël Perdriau a fini par craquer », accroche Mediapart dans sa nouvelle publication sur l’affaire de chantage qui dévaste le climat politique stéphanois depuis 16 mois. Une information sortie hier soir et issue des propos qu’aurait tenus Pierre Gauttieri lors d’une nouvelle audition devant les juges le 18 décembre.

Capture écran mediapart
©Mediapart

Lui n’est sans doute pas à une ou deux mises en examen près. En revanche, ses aveux, du moins tels que révélés hier soir par le site d’investigation Mediapart risquent de s’avérer un retournement décisif. Déjà mis en examen en avril pour 5 chefs* -, Pierre Gauttieri, l’ex directeur de cabinet de Gaël Perdriau, accusé d’être le rouage central de l’affaire de chantage (encore officiellement « présumé ») à la vidéo intime qui secoue Saint-Etienne depuis septembre 2022, vient de connaître de nouvelles mises en examen complémentaires pour « association de malfaiteurs ».

Vis-à-vis du « kompromat » visant Gilles Artigues mais aussi du projet de chantage au préjudice de Michel Thiollière. C’est qu’affirme le site d’investigation Mediapart, auteur d’une énième révélation au sujet de l’affaire publiée hier soir. Mais l’essentiel dans cette nouvelle publication réside dans l’aveu qu’auraient obtenu les juges d’instruction lors d’une nouvelle audition réalisée le 18 décembre à l’issue de laquelle Pierre Gauttieri a donc été mis en examen de manière complémentaire.

« La décision du Kompromat revient au maire »

Selon Mediapart, alors qu’il faisait jusque-là indéfectiblement bloc avec Gaël Perdriau, il aurait déclaré durant cette audition « avoir menti dans ses explications depuis le début de l’affaire » et « avoir jusqu’ici servi de fusible pour protéger son maire ». Le site d’investigation ajoute : « Pierre Gauttieri a pour la première fois reconnu sa participation dans l’opération visant à tenir politiquement le premier adjoint centriste Gilles Artigues, filmé à son insu dans une chambre d’hôtel avec un escort boy début 2015 ». Pierre Gauttieri aurait aussi « lourdement mis en cause, sur procès-verbal, le maire de Saint-Etienne » qui aurait donc « validé, en amont le principe de l’opération avant d’en régler les détails financiers ».

« La décision du Kompromat sur Gilles Artigues revient au maire », aurait-il clairement expliqué aux magistrats, cela pour des motivations politiques. « Le maire savait que ça allait se passer à Paris et qu’il y allait y avoir une vidéo compromettante. » Pierre Gauttieri chargerait aussi directement le maire sur le volet financier, le total de 40 000 euros qui serait passé en fausses subventions pour être en réalité versés à Gilles Rossary-Lenglet au titre de sa prestation : « Il m’a dit qu’il s’en occupait ». Toujours selon ces déclarations obtenues par Médiapart, Gaël Perdriau aurait été aussi informé de l’idée de piéger également Michel Thiollière. Idée attribuée à gilles Rossary-Lenglet et finalement écartée par le maire tandis que lui l’aurait jugée inutile.

La réaction de Gaël Perdriau

Je maintiens avec la même force ne pas avoir demandé, organisé, bénéficié, ni de près ni de loin, d’un quelconque chantage.

Gaël Perdriau

Gaël Perdriau a réagi à cette nouvelle publication via un communiqué transmis aux rédactions par son avocat, maître Ingrain : « J’ai pris connaissance des nouvelles déclarations de mon ancien directeur de cabinet Pierre Gauttieri qui sont en totale contradiction avec celles qu’il a faites depuis le début de la procédure. Je conteste avec force ces nouvelles déclarations. Et je maintiens avec la même force ne pas avoir demandé, organisé, bénéficié, ni de près ni de loin, d’un quelconque chantage. Je refuse de rechercher les raisons pour lesquelles Pierre Gauttieri a décidé de ce revirement. Il n’affecte pas ma détermination à me défendre. En dépit des pressions que je subis, des injures qui me sont lancées et des déceptions que je vis, je me battrai pour démontrer mon innocence et l’inanité des accusations. »

Le groupe d’opposition Saint-Etienne Demain a aussi réagi ce matin dans un communiqué : « Ces nouvelles révélations viennent, une fois de plus, démonter la ligne de défense du maire de Saint-Etienne qui jurait il y a encore quelques temps n’être au courant de rien. (…) Lâché par son fidèle lieutenant, Gaël Perdriau est désormais plus isolé et sa ligne de défense plus fragilisée que jamais. Sa position devient chaque jour plus intenable, autant qu’elle abîme l’image de la Ville. Dans la tourmente qui s’annonce avec l’effondrement du groupe Casino, notre territoire a pourtant plus que jamais besoin d’une gouvernance solide et crédible. Alors que de toute évidence, de nouvelles mises en examen se profilent, y compris pour Gaël Perdriau lui-même, quelle sera la réaction de la majorité municipale qui soulignait jusqu’alors qu’il n’était mis en examen « que » pour chantage ? Pour l’honneur de Saint-Etienne, M. Perdriau doit partir, ou ce qu’il reste de sa majorité doit l’y contraindre. »

* Chantage avec mise à exécution de la menace, recel de bien obtenu à l’aide d’un détournement de fonds, complicité de soustraction, détournement de fonds publics par un dépositaire de l’autorité publique, utilisation, conservation ou divulgation d’un document ou enregistrement portant sur des paroles ou images à caractère sexuel et obtenu par une atteinte à l’intimité de la vie privée.

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