Solaure : « aération » en cours
A l’occasion d’un vote visant à obtenir des subventions sur la refonte du centre social de Solaure, la première séance du conseil municipal de Saint-Etienne 2023/2024 a été l’occasion d’échanges entre majorité et opposition sur la réhabilitation globale lancée sur le quartier évoquant, entre autres, les nuisances des chantiers.
« Cela faisait pratiquement plus d’un siècle que ce quartier n’avait pas connu un programme de renouvellement urbain majeur », a clamé Siham Labich le 25 septembre en séance du conseil municipal stéphanois. Si la délibération qu’elle présentait portait plus précisément sur le projet de réhabilitation et d’extension de Solaure accompagné de demandes de subventions pour son financement, l’adjointe en charge de la politique de la ville et de l’éducation populaire tenait à l’inscrire dans un contexte plus large. Celui qui voit, « depuis quelques semaines », des travaux d’ampleur lancés sur l’habitat et les espaces publics. 101 logements d’Habitat & Métropole datant des années 1930 vont en effet être démolis, laissant la place en grande partie à des espaces végétalisés, en tout cas à une grande « aération ». Tandis que 111 autres vont être réhabilités dans le secteur Paré/Masaryk, au sud, près de la RN88. Des nouveaux logements seront bâtis, comme cette quinzaine là en accès à la propriété, par Inovy à la place de l’ancienne Poste place Louis-Courier.
Le nouveau centre social – réhabilitation/extension permettant de regrouper des locaux dispersés – est ainsi présenté comme un élément « emblématique » de redynamisation d’un quartier et « son bassin de vie de 7 000 habitants, trop longtemps laissé à l’abandon, qui souffre d’une mauvaise image ». Cela malgré « tous ses atouts ». Sa mutation sera d’ailleurs l’occasion d’une exposition sur un siècle de mémoire locale à réaliser en lien avec les habitants et leurs associations qui doit se concrétiser l’été prochain. La venue du Premier ministre socialiste Pierre Mauroy en 1983 pour l’inauguration de la ligne de tramway dans le quartier sera sans doute de l’histoire… Conseiller d’opposition de Saint-Etienne Demain, Ali Rasfi socialiste a souligné ce souvenir, sa « plaquette commémorative » et la présence, aussi, du Ligérien ministre, alors communiste, des Transports Charles Fiterman. Cela au moment de rétorquer « qu’il est faux de dire que rien n’a été fait sur ce quartier. Des initiatives y ont été prises, comme la nouvelle école sous Maurice Vincent ».
« D’autres points importants » à traiter
Ecole dont la directrice se nomme… Siham Labich. Et qui, elle, n’a pas manqué de rappeler que l’ex-majorité municipale souhaitait démolir cette école sans la remplacer, qu’il avait fallu « se battre » pour obtenir le contraire. Trêve de passé : c’est l’actualité qui avait auparavant occupé les échanges entre l’adjointe et l’opposant. « Je ne reviendrai pas sur le manque de communication au niveau de la réhabilitation en amont des riverains alors que vous répétez à l’envie qu’il faut « coconstruire », assénait Ali Rasfi. Ni sur le silence préoccupant à nos différentes interventions concernant l’avenir d’autres points importants du quartier comme l’espace de football, le parc de Solaure, la rue Paul-Signac et son désormais tristement célèbre souterrain. Non, aujourd’hui, je souhaite intervenir sur les désagréments qu’occasionnent les travaux de démolition à la proximité de l’école de Solaure. » Poussières, nuisances sonores : pour Ali Rasfi, la situation était, fin septembre, « préoccupante » aussi bien pour les enfants que le personnel éducatif.
Il faut savoir ce que l’on veut : soit on ne fait rien, soit on fait quelque chose pour supprimer ce qui est une verrue dans le quartier.
Siham Labich, adjointe en charge de la politique de la ville à propos des nuisances de chantier
Il y a aussi la construction à la place de l’ancienne Poste avec des échafaudages occupant abusivement et donc dangereusement le trottoir. Siham Labich n’a pas balayé le problème de la poussière, pas plus que celui du trottoir, assurant en fait avoir déjà agi et obtenu des ajustements à sur ces sujets. Il a ainsi été demandé à Inovy de libérer de l’espace sur le trottoir : « c’est chose faite ». En ce qui concerne le chantier de démolition d’Habitat et Métropole, sa direction s’est rendue à ses côtés pour constater la situation. Les horaires du chantier auraient donc, depuis ces échanges, été adaptés pour laisser les ouvriers prendre des pauses calées sur les moments les plus fréquentés, c’est-à-dire quand les parents viennent déposer et chercher leurs enfants. Après, sur les nuisances, « il faut savoir ce que l’on veut : soit on ne fait rien, soit on fait quelque chose pour supprimer ce qui est une verrue dans le quartier qui en fait un quartier « moche » comme dit Jean-Pierre Berger (adjoint à l’urbanisme, Ndlr) ».
Près de 2,2 M€ dans le nouveau centre social
Puis, à l’adresse d’Ali Rasfi : « Reconnaissez-vous tout même le travail que nous avons entrepris sur ce quartier ? » L’échange se terminait cordialement puisque l’intéressé approuvait les réponses de l’adjointe sur les désagréments et, plus globalement, saluait la réhabilitation globale entreprise à Solaure. « Je dis juste que quand on refait la tapisserie de la salle à manger, autant le faire aussi dans les chambres… » La délibération en soi, votée à l’unanimité, concernait cependant le lancement et le vote de demandes de subventions pour le financement du centre social de Solaure, nouvelle version, projet connu depuis maintenant une dizaine de mois dans lequel 2,175 M€ sont investis. Or, côté sous, il y a du neuf puisque des aides ont été décrochées auprès de l’Etat via la Caf et le Fonds vert permettant de couvrir près de 60 % du montant investi. Actuellement, les activités du centre sont réparties sur plusieurs sites (rue Ambroise-Paré, rue Bossuet, école maternelle de Solaure, rue Président Masaryk, Maison des associations). Aussi, « l’accueil est aujourd’hui trop dispersé, détaille la municipalité. Les travaux visent donc à rationaliser et optimiser le fonctionnement de cette structure » en centralisant l’ensemble de ses activités au 25 rue Ambroise-Paré
Je dis juste que quand on refait la tapisserie de la salle à manger, autant le faire aussi dans les chambres…
Ali Rasfi, élu d’opposition Saint-Etienne Demain
Une adresse déjà utilisée par le centre social, qui deviendra son seul et unique site. Cet espace de 300 m², situé en rez-de-chaussée d’un immeuble d’habitation, sera entièrement réaménagé. « Mais sa surface actuelle est insuffisante. C’est pourquoi une extension sera créée à l’arrière de ce local, juste en face de l’école élémentaire Solaure. Cette nouvelle construction permettra d’obtenir une surface totale de 700 m² dédiée à l’accueil du public, aux intervenants et au personnel. » Ce nouvel espace, doté à l’extérieur d’un grand parvis, doit donc accueillir à partir de la fin 2024, plus confortablement, un public d’autant plus nombreux qu’il pourra venir aussi bien de Solaure, de La Jomayère que de la Croix-de-l’Orme et du Guizay. Là aussi, Siham Labich, élargit le contexte de l’investissement pour mettre en avant une politique globale consacrant 30 M€ à l’éducation populaire sur le mandat rappelant ainsi les réalisations sur le bâtiment associatif du Parc de Montaud, le pôle enfance-jeunesse de la Cotonne, ceux du nouvel équipement socio-culturel de Beaulieu ou encore les projets enclenchés pour l’amicale laïque de La Terrasse et les centres sociaux de Terrenoire, Montreynaud et Tarentaize.