À Bergson, bétonite aigüe et air de déjà-vu…
Dans le quartier Bergson, à Saint-Etienne, l’inquiétude est de retour chez les riverains. Si le projet d’immeuble du 76 rue Bergson a été abandonné l’année dernière au profit d’un bâtiment n’excédant pas trois étages, la polémique, elle, semble s’être déplacée au numéro 75…
« J’ai acheté mon appartement 130 000 euros sans garage en 2009. On m’en offre 101 000 euros aujourd’hui, avec garage. Si on construit un immeuble devant mes fenêtres, je n’aurais plus qu’à le donner », ironise Françoise Riere. Mais cette habitante de l’immeuble Le Massenet rit jaune depuis qu’elle a découvert qu’un immeuble allait potentiellement se construire sous ses fenêtres. C’est lors d’une réunion publique début juin, relatée par nos confrères du Progrès, qu’elle apprend que la construction d’un immeuble de six étages est envisagée, au 75 rue Bergson, en lieu et place de l’ancienne station de lavage qui se situe sous ses fenêtres, à seulement 20 mètres de distance. « Heureusement qu’une de mes voisines lit le journal quotidiennement, sinon nous n’aurions pas su ce qui se préparait ». Le sujet avait toutefois été évoqué une première fois dans la presse fin 2022. Mais surtout, cette colère sonne comme un air de déjà-vu dans le quartier.
Un remake du 76 ?
Souvenez-vous. Il y a un an, il avait été question de la construction d’un immeuble de sept étages sur le site de l’ancienne station-service, situé… au numéro 76 de la même rue. Devant la colère provoquée chez les habitants, la Ville avait assuré que la construction n’excéderait pas trois étages, et qu’un pôle médical viendrait prendre place au rez-de-chaussée du bâtiment, ainsi qu’un square. Pour cela, elle avait dû négocier avec le promoteur marseillais, propriétaire du terrain, pour en faire l’acquisition. À l’époque, Gaël Perdriau, maire de Saint-Etienne, avait estimé qu’il n’était effectivement « pas opportun de construire sur ce site un projet aussi massif ». Alors aujourd’hui dans le quartier, on s’interroge. Pourquoi récidiver quelques dizaines de mètres plus haut, dans un quartier où la densité de population est déjà élevée ?
Un projet en béton ?
En 2017, lorsque la station de lavage ferme ses portes, c’est parce que les habitants se plaignent des nuisances sonores qu’elle engendre. Or, aujourd’hui, il est question d’un immeuble de six étages avec parking en sous-sol et, au rez-de-chaussée, les ambulances Perrin. « Les ambulances aussi vont forcément causer des nuisances, regrette Françoise Riere. On ne comprend pas qu’ils soient prioritaires. Sans parler du fait qu’ils vont construire des parkings sous-terrain dans une zone inondée sans arrêt ». Pour elle, l’idéal serait d’avoir un espace vert à cet endroit. Pour le coté agréable et reposant bien sûr, mais pas seulement. « Sans immeuble face à mes fenêtres, je monte à 33 degrés dans les chambres en été. Avec encore du béton en plus, on va étouffer. Il y a un bouleau sur ce site, déjà qu’on n’a pas beaucoup d’arbres… Ils vont sûrement devoir l’enlever ».
300 logements concernés
Le bâtiment permettrait de créer une quarantaine de logements sociaux, selon le projet évoqué lors de la réunion publique du mois de juin. Néanmoins, rien d’acté pour le moment. Contactée par nos soins, la municipalité a estimé qu’il était donc trop tôt pour répondre à nos questions, les négociations étant encore en cours. Pourtant, les riverains n’ont pas tardé pour agir et se sont mués en collectif, estimant que 300 logements seraient potentiellement concernés par cette construction. « Moi qui suis au cinquième étage, à la limite… mais mes voisins qui sont en rez-de-chaussée sont anéantis, ajoute l’habitante du Massenet. C’est pour ça que nous irons jusqu’au bout pour trouver un projet qui convienne ».
Effectivement, nous, voisins d’en face, nous ne comprenons pas ce choix de construction à cet emplacement.
Un immeuble de 6 étages nous apportera des nuisances de perte de vue, perte d’ensoleillement et perte d’intimité.
Notre bien et notre confort de vie seront dévalorisés.
L’élu référent du quartier avait promis, lors de la dernière réélection de Gaël Perdriau, qu’il n’en était pas question.
De plus, cette zone est régulièrement inondée lors de gros orages et cela depuis 14 ans, sans que la municipalité ait résolu le problème. Alors, prévoir un parking souterrain dans ces lieux et conditions parait de l’inconscience.