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Andrée Taurinya : « La mission et la visite flashs du ministre ne sont pas à la hauteur des enjeux »

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Vendredi 29 juillet, la députée LFI de la Nupes Andrée Taurinya tenait une commission d’enquête populaire devant le CHU de Saint-Étienne. Une initiative qui sera menée par l’ensemble des élus de la coalition de gauche d’ici septembre, et dont le but est de donner lieu à une proposition de loi de réforme du système de santé.

Pour la députée, il faut sortir de la logique du chiffre et du budget contraint. ©JT

Sans le vouloir, la députée LFI Andrée Taurinya a eu le sens du timing. Ce vendredi 29 juillet après-midi, elle organisait, sur l’esplanade face au CHU de Saint-Étienne, une commission d’enquête populaire sur le système de santé, au lendemain de la visite du ministre de la Santé. Une visite à laquelle elle était conviée, mais qu’elle n’a pas pu honorer en raison de son travail parlementaire. « Cela a été annoncé la veille au soir, détaille-t-elle. Étant donné l’état de l’hôpital, les problèmes qui existaient et qui se sont aggravés pendant le Covid, je ne comprends pas qu’une visite d’une heure puisse espérer régler les problèmes. Je ne vois pas l’utilité si ce n’est de faire passer un message médiatique. Cette mission et cette visite flashs du ministre ne sont pas à la hauteur des enjeux. » La commission d’enquête populaire, quant à elle, sera menée par l’ensemble des députés de la Nupes sur le territoire national, d’ici le mois de septembre.

Une proposition de loi à la clé

Lors de cet après-midi, les objectifs étaient multiples pour la députée et son cabinet rassemblés en petit nombre sous un barnum, ainsi que pour Laëtitia Copin, ex-candidate malheureuse de la 1ere circonscription de la Loire et celui qui aurait pu être son suppléant, Yannis Akouche, venus soutenir l’initiative. Le premier objectif visait à écouter la parole du personnel soignant et médico-social, leurs représentants, ainsi que les usagers du service public afin de réaliser un état des lieux au niveau de Saint-Étienne.

L’élue souhaitait également rendre davantage visible les luttes des soignants sur le terrain et associer la population à cette action. Pour ce faire, un dispositif vidéo était en place pour recueillir les témoignages des personnels afin de les diffuser sur les réseaux sociaux. L’ensemble des témoignages reçus sera utilisé pour aider à la naissance d’une proposition de loi de réforme du système de santé, qui commencera à être rédigée par le groupe LFI – Nupes à la rentrée.

Cette concertation avec les personnels qui le souhaitaient, vise à donner naissance à une proposition de loi. ©JT

Sortir de la logique du chiffre

Quant à savoir quelles sont les pistes envisager dans cette future proposition de loi, Andrée Taurinya explique : « L’hôpital manque de personnel, il faut sortir du numerus clausus dont nous ne sommes pas réellement sortis contrairement à ce qu’en dit le gouvernement. Il faut repartir des besoins de l’hôpital. Ni le Segur, ni cette mission flash n’apporteront des solutions aux mauvaises conditions de travail des soignants. Il faut augmenter les salaires pour leur donner envie de revenir, améliorer les conditions de travail, ne pas être dans le tout managérial, abandonner la tarification à l’acte. Globalement, nous devons sortir de la logique du chiffre, car on perd l’humain. »

On se croirait en Chine ou en Corée avec une attitude pareille

Laetitia Copin à propos du député Renaissance! Quentin Bataillon qui l’a battue aux législatives.

Parmi les militants et sympathisants, François Roussel, psychiatre au Comede à Saint-Étienne, ajoute qu’« on ne peut pas mettre en place une prise en charge pérenne des patients avec un tel turn-over et la tarification à l’acte ». Des questions qu’ils auraient aimé voir soulevées par Quentin Bataillon.

Manque de propositions

Pour Laetitia Copin, le député Renaissance de la première circonscription de la Loire aurait dû réagir lors de la visite de François Braun jeudi 28 juillet. « On ne lui demande pas d’être dans l’opposition, mais au moins de proposer quelque chose, de soulever des questions. On se croirait en Chine ou en Corée avec une attitude pareille ». Yannis Akouche regrette également le fait que le jeune député avait déclaré avoir sa propre vision sur le sujet de la santé. Pour lui, le moment était venu de l’exprimer. « Sans compter que les représentants des syndicats ont été reçus par l’assistante du ministre, et non pas par François Braun en personne. »

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