Investitures aux Législatives : Renaissance (ex En Marche) a réservé deux grosses surprises à la Loire
On connaît depuis le début de la semaine les six candidats investis aux Législatives par la majorité présidentielle dans la Loire. Trois sont encartés à En Marche, devenu Renaissance, et trois autres le sont au sein des partis alliés. Si la présence des trois députés sortants de la majorité – sur quatre – qui souhaitaient se représenter ne fait aucune surprise, la liste compte un ralliement et un parachutage… De quoi faire des malheureux…
« C’est un déchirement. Il aurait pu insister en maintenant sa candidature et, je pense, finir par obtenir gain de cause mais il s’est immédiatement retiré et n’a pas insisté… », confie à If Saint-Etienne cet élu d’En Marche, rebaptisé Renaissance. Vexé et quelque peu démotivé par la nouvelle, David Kauffer, pourtant référent d’En Marche dans la Loire pour la campagne présidentielle n’a pas répondu à nos sollicitations en ce début de semaine. Devenu maire de Saint-Romain-les-Atheux dans le Pilat en 2020, ce rallié de la première heure à Emmanuel Macron était passé à deux doigts (99 voix plus exactement) de détrôner le LR Dino Cinieri dans la 4e circonscription (Ondaine, Pilat, Haut Forez) de la Loire en 2017.
Question de sexe ?
Mais son investissement et son ancrage local, pourtant plus que (re) naissants, n’ont pas été récompensés. Car c’est en effet une certaine Shannon Seban que la majorité présidentielle a désignée pour cette 4e circonscription. Conseillère municipale LREM de Rosny-sous-bois, en région parisienne, âgée de 26 ans, elle est actuellement l’adjointe d’Augustin Cellard, chef de cabinet du ministre de l’Economie et des Finances Bruno Le Maire. Bref, une opération parachutage dans les règles de l’art qui déçoit ce membre ligérien de la majorité. « Je ne doute pas une seconde des qualités de Shannon Seban. Mais je pensais que notre mouvement était au-dessus de ce genre de manœuvre. » A propos de genre justement, peut-être a-t-il fallu, aussi, aux yeux des instances nationales de Renaissance, équilibrer la répartition hommes-femmes des candidatures ligériennes.
Emmanuel Mandon se rallie en quittant l’UDI pour le Modem
Elle risquait en effet de devenir largement défavorable aux secondes avec l’annonce connue depuis longtemps du renoncement à briguer un second mandat de Valérie Faure-Muntian, élue en 2017 dans la 3e circonscription (Gier et l’est stéphanois). Car là, et c’était acté avant, cette dernière a été confiée à Emmanuel Mandon, jusque-là UDI. Son mentor, l’ex député centriste François Rochebloine (il en a été le parlementaire de 1988 à 2017) dont il fut l’attaché parlementaire espérait le voir défendre les couleurs LR/UDI lors de ces législatives. Mais les LR ont lancé le jeune adjoint aux sports d’Hervé Reynaud maire de Saint-Chamond, Axel Dugua dans la bataille.
Voilà presque un nouvel opus pour le feuilleton couramiaud – pas toujours à succès – Rochebloine vs Ducarre dont le premier épisode était sorti en 2008. Selon nos informations, Emmanuel Mandon, président du Parc naturel régional du Pilat, devrait, se rallier via une adhésion au Modem, allié de Renaissance. Plutôt logique au regard de l’engagement centriste de son père Daniel Mandon et du fait que François Rochebloine, longtemps très proche de François Bayrou, était tout près de rejoindre le parti au lendemain du 1er tour de la présidentielle de 2007. D’autres alliés de Renaissance seront représentés dans la Loire.
Agir et Horizons seront représentés
Agir présente ainsi dans la 1ère circonscription (Saint-Etienne nord) Quentin Bataillon, son secrétaire général à l’Assemblée nationale. Âgé de 29 ans, élu jusqu’en décembre de la municipalité LR de Feurs (il a démissionné, reprochant au maire Jean-Pierre Taite des propos qu’il jugeait trop favorables à Zemmour), ex-assistant des députés européens Françoise Grossetête et Jérôme Lavrieux, il en fut tête de liste d’En marche aux élections régionales en 2020 dans la Loire. Là encore, l’information a dû faire un déçu : Éric Berlivet, maire de Roche-la-Molière lui-même membre d’Agir. Mais son soutien et sa présence sur les listes de la majorité LR/centristes aux Départementales 2021 et ses allers-retours entre les deux bords n’ont sans doute pas plaidé en sa faveur.
Quant à Magalie Viallon, candidate en 2017, battue alors en finale à 100 voix près par Régis Juanico (Génération.s), elle s’est depuis éloignée de la majorité présidentielle. En ce qui concerne le parti Horizons d’Edouard Philippe, c’est son désormais adhérent, le député sortant Julien Borowczyk qui le représentera. Julien Borowczyk brigue en effet un nouveau mandat dans la 6e circonscription (la majeure partie du Forez et les monts du Lyonnais). Dans la 5e circonscription (Roannais), sans surprise, la députée sortante LREM Nathalie Sarles tentera aussi un second mandat tout comme Jean-Michel Mis.