Saint-Étienne
vendredi 26 avril 2024
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Gaël Perdriau : « Tout ceci est une machination visant à me détruire, à un moment où nous avons relancé la ville et où cela dérange»

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Lors de la conférence de presse qui précède le Conseil municipal, Gaël Perdriau est revenu sur l’affaire dans l’affaire, celle qui l’oppose à Mediapart. Visiblement ému, l’édile a évoqué le contenu de l’enregistrement que s’apprêtait à diffuser le journal.

« Si j’ai demandé l’interdiction de diffuser ces enregistrements, c’est parce qu’ils sont illégaux, a lancé Gaël Perdriau, maire de Saint-Etienne. C’est illégal ! Liberté de la presse ou pas. La presse peut d’ailleurs parler de ce qu’elle veut et ne s’en prive pas. Il s’agit de rappeler que j’ai fait l’objet d’enregistrements clandestins et illégaux pendant de nombreuses années. Et pas par n’importe qui. Par un ami, mon 1er adjoint, quelqu’un que je reçois, nos familles se connaissent. Enregistrer une personne à son insu est interdit par la loi. Cet échange est vif et privé ». C’est lors de la conférence de presse organisée en amont du Conseil municipal que le maire de Saint-Etienne et président de Saint-Etienne Métropole a longuement été interrogé sur l’affaire qui l’oppose à Mediapart depuis maintenant dix jours.

©JT/ If Saint-Etienne

Un contexte tendu avec Laurent Wauquiez

À l’époque de l’enregistrement réalisé par Gilles Artigues, et depuis quelque temps, les relations entre le président de Région et le maire de Saint-Etienne ne sont pas au beau fixe, comme il le rappelle. « Au printemps 2016, j’avais soutenu Bruno Le Maire à la primaire LR pour la présidentielle, ce qui me vaut les foudres de Laurent Wauquiez, détaille Gaël Perdriau. Je ne savais pas qu’ils ne s’aimaient pas. On me somme de retirer mon soutien, sans quoi il y aura des représailles, envers moi, mais aussi envers la ville. Et cela a pu s’illustrer avec la baisse régulière des subventions de la Région à Saint-Etienne. Si, et ce ne sont pas mes méthodes, j’avais enregistré certains échanges à l’époque, beaucoup de choses sembleraient plus claires aujourd’hui ». Le maire est notamment revenu sur les propos tenus par Laurent Wauquiez au mois d’octobre 2017 sur RTL, qualifiant certaines zones à Saint-Etienne et Firminy de « quartiers perdus de la France ».

« Je reconnais que j’ai tenu des propos grossiers. Cet enregistrement, c’est un élan de colère »

Gaël Perdriau, maire de Saint-Etienne.

Des propos grossiers

C’est dans ce contexte tendu entre les deux hommes que Laurent Wauquiez rassemble, comme chaque année, les maires de la région, en amont du Congrès des maires de France. Soirée à laquelle Gaël Perdriau dit avoir refusé de participer, étant donné que les relations avec Laurent Wauquiez n’étaient pas au beau fixe. « Il se trouve que Gilles Artigues s’y rend, et que j’apprends qu’il a eu des échanges nourris avec Laurent Wauquiez, poursuit Gaël Perdriau. Je lui demande donc pourquoi il agit comme ça. Je reconnais que j’ai tenu des propos grossiers. Cet enregistrement, c’est un élan de colère. C’est certes grossier, pas joli, mais je ne l’ai pas dit sur la place publique, mais à une personne à qui j’ai accordé ma confiance. Quand vous êtes avec un de vos copains, il y a une liberté de paroles, dans les deux sens. Mais au-delà de cette phrase, on peut s’interroger sur les motivations réelles de Gilles Artigues qui m’a enregistré pendant des années pour ensuite distiller ces enregistrements au compte-gouttes dans un média complaisant. Tout ceci est une machination visant à me détruire, à un moment où nous avons relancé la ville et où cela dérange ». Lorsque le maire est interrogé sur les personnes qui se cachent derrière cette manipulation, il reste néanmoins évasif : « Je parle de celui qui s’est exprimé auprès de Mediapart. D’autres personnes sont peut-être impliquées. Je ne peux pas en dire plus, la justice le dira ».

Verdict mercredi

Il poursuit en expliquant que s’il avait lancé une rumeur visant Laurent Wauquiez, la publication de Mediapart en expliquerait l’origine. Or, il ajoute que depuis cinq ans, le président de Région n’a pas dû faire face à une rumeur. Il indique ne pas avoir réagi plus tôt, lors de la publication des premiers enregistrements, pensant que les premiers « suffiraient » à ceux qui souhaitent l’atteindre. « Je pensais que ce flot de calomnies cesserait. Mais tant que ces gens n’auront pas ma peau, et je le pense au sens figuré et au sens propre parfois, ils continueront à me calomnier. J’attends que la justice, qui prend ce dossier au sérieux, révèle la vérité. »
Rappelons que le jugement autorisant ou non la diffusion de ces enregistrements a été mis en délibéré au mercredi 30 novembre.

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