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Les avocats stéphanois s’activent pour aider l’Ukraine

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Vendredi 22 avril, l’Ordre des avocats de Saint-Etienne a invité Valéria Faure-Muntian, députée ligérienne d’origine ukrainienne et présidente du groupe d’amitié France-Ukraine pour un échange destiné à mettre en œuvre une aide pour les réfugiés.

Paul Salen, Valéria Faure-Muntian, Olivier Bost, Aline Mouseghian et Denis Chambe, vendredi 22 avril à la Maison des avocats de Saint-Etienne © NB / If Saint-Etienne

« De quelle façon les avocats stéphanois peuvent aider les réfugiés ukrainiens ? » Voilà la question simple, posée par Olivier Bost, bâtonnier de l’Ordre des avocats de Saint-Etienne, à la députée LREM ligérienne Valéria Faure-Muntian ce vendredi 22 avril en préambule de la rencontre organisée à la Maison des avocats. Cette dernière ayant réuni une trentaine d’avocats stéphanois venus écouter la députée, mais également Paul Salen, président de l’association Solidarité Ukraine Plaine du Forez, Aline Mouseghian, conseillère régionale et Denis Chambe, adjoint chargé des relations internationales à la Ville de Saint-Etienne.

« C‘est une nouvelle vague de réfugiés qui arrivent traumatisés »

Présidente du groupe d’amitié France-Ukraine, Valéria Faure-Muntian a pris tout d’abord le temps de rappeler à quel point la mobilisation des Français depuis le 24 février et le début de l’offensive russe en Ukraine, « honore la France ». La députée a ensuite fait un point de situation, via les informations dont elle dispose, expliquant qu’il y a encore de nombreux civils pris au piège au milieu des combats et qu’environ cinq millions d’Ukrainiens ont fui leur pays et six millions ont été contraints de se déplacer en Ukraine. « Ceux qui quittent l’Ukraine aujourd’hui ont connu la guerre dans leur rue, lance l’élue. C’est une nouvelle vague de réfugiés qui arrivent traumatisés, touchés par exemple par des viols de guerre. Sur ce point, des associations spécialisées effectuent des prélèvements médico-légaux à la frontière polonaise par exemple mais les juristes auront un rôle potentiel à jouer auprès de ces réfugiés pour les aider. »

Concernant l’accueil des réfugiés, s’il était « balbutiant au début » selon l’élue, les conditions se sont améliorées via notamment l’octroi de la « protection temporaire » pour un an (pouvant être renouvelée) en France.

Des freins à l’intégration des réfugiés ukrainiens

Même si l’accueil des réfugiés ukrainiens s’organise de manière plus sereine désormais, des freins restent bien présents. Tout d’abord, la barrière de la langue reste un des points les plus délicats. Une problématique face à laquelle une avocate lance une idée, celle d’organiser des petits groupes pour apprendre le français. La députée et les autres intervenants répondent alors de concert que pour l’apprentissage d’une langue, il est important de se fier à des pédagogues.

Autre difficulté est soulevée par l’élue et sur laquelle les avocats pourraient s’avérer être de précieux conseils : l’accompagnement juridique. Selon Valéria Faure-Muntian, la question principale concerne la sécurité au travail. La députée explique que certains chefs d’entreprises apparaissent un peu désemparés face à l’embauche de travailleurs réfugiés. Une situation qui rejoint un peu celle soulevée par Paul Salen, expliquant que de « nombreuses familles qui hébergent des réfugiés ont des questions sur leur responsabilité civile ». Un ensemble de problématiques sur lesquelles les avocats peuvent apporter un appui technique, en créant des liens entre les chefs d’entreprises et les réfugiés qui peuvent travailler.

Des idées fusent également concernant les violences subies par les réfugiés : solliciter la commission « droits des étrangers » du Barreau, créer une cellule pour travailler avec la justice ukrainienne ou bien encore mettre en place de petites formations sur les Droits de l’Homme…

Symboliquement, le Barreau de Saint-Etienne a déployé le drapeau ukrainien sur ses façades © NB/If Saint-Etienne

En conclusion de cet échange, la députée ligérienne a laissé l’audience sur le fait que l’aide à apporter n’est pas forcément liée à la profession de chacun. « Nous partons de zéro, explique-t-elle. Il faut donc tout organiser et se rapprocher des organisations existantes. Il faut aller à la rencontre des réfugiés et non pas attendre qu’ils se présentent. »

Selon Paul Salen, reprenant des informations de la préfecture de la Loire, le département ligérien compterait environ 1 600 réfugiés ukrainiens sur son sol.

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