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mercredi 9 octobre 2024
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Malgré la déception, Saint-Chamond basket prend en main la saison qui vient

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Nouvelle salle, nouveaux revenus, nouveau sponsor, nouvel effectif, nouveau budget, nouvelle structure juridico-économique mais pour… des ambitions identiques. Le Saint-Chamond Basket Vallée du Gier (SCBVG) essaie de digérer la déception au buzzer d’une saison haletante qui aurait pu (dû ?) l’envoyer dans l’élite en rebondissant sur la suite de l’aventure. Son président Roger Paour détaille pour If Saint-Etienne la préparation de la saison à venir.

Roger Paour ne sera bientôt plus président de l’association Saint-Chamond basket mais de la seule SAS. ©If Média/Xavier Alix

« Si j’étais cartésien, je dirais que c’est un mal pour un bien : la Betclic élite (ex Pro A et Jeep élite) c’était sans doute trop tôt. Maintenant, on n’aurait jamais refusé : dans le sport de très haut niveau, quand le train passe… », relève un Roger Paour partagé. Le président du Saint-Chamond Basket Vallée du Gier (SCBVG) nous reçoit dans les bureaux archi-neufs de l’Arena. Le club y a déménagé fin mai. Impossible de prendre la moindre photo de l’intérieur. Le propriétaire des lieux, Saint-Etienne Métropole, ne veut pas laisser fuiter la moindre poussière avant l’inauguration officielle de la salle de 4 200 places fixée le week-end des 17 et 18 septembre (si des matchs amicaux s’y tiennent, ils seraient alors à… huis-clos !). Impossible, non plus, pour le SCBVG de ne pas laisser traîner quelques regrets sous la raquette, même trois semaines après le dénouement si décevant d’une saison 2021/22 si historique.

Dominer son championnat de A à Y pour échouer à Z avant de rater d’emblée sa seconde chance via les playoffs, ce n’est pas évident à digérer : « Tout le monde est déçu : nous les dirigeants, le staff, les joueurs, les partenaires et bien sûr le public. » Surtout en étant défait dès le 1er tour de cette phase finale par le 9e du classement de la saison régulière. Mais « après tout, à la suite de notre saison galère 2020/21 et le maintien à l’arraché, les spécialistes nous pronostiquaient une 16eplace, alors on aurait tous signé pour ça cette année », rappelle Roger Paour. Alors aussi, le SCBVG commence à passer à autre chose, il faut maintenant rebondir tout en restant raisonnable. Ça tombe bien, c’est dans son ADN. C’est donc naturellement que le club se penche ainsi sur la suite. Une saison 2022/23 où il doit intégrer son nouvel outil commercial qu’est l’Arena. Un sacré changement qui n’est d’ailleurs pas le seul.

Une SAS dissociée de l’association

Si le SCBVG reprend sa feuille de route originelle – se qualifier chaque année pour les play-offs et viser clairement l’élite d’ici 2 à 3 ans –, le club est en train de créer une SAS professionnelle (le numéro de Siret est reçu, l’exercice commence au 1er juillet) que présidera Roger Paour, dissociée désormais de l’association. La seconde qui réclamera (à l’instar du fonctionnement de l’ASSE) l’élection d’une présidence spécifique et qui enverra un membre non exécutif en représentation dans le CA de la SAS, recouvrira les activités de l’équipe féminine promue en N2 cette année, l’équipe 2 masculine qui évolue au second niveau régional, l’école de basket pour un total d’environ 400 licenciés. Ils continueront à évoluer à la Halle Boulloche ou au sein des salles de Saint-Chamond et de la vallée du Gier à l’exception de l’élite féminine qui jouera dans la salle annexe de l’Arena.

Les U18 élite et, au-dessus, le centre de formation feront partie de la SAS au même titre que l’équipe professionnelle de Pro B (soit un total de 35 joueurs) et tout son staff. « Dès lors que vous atteignez 800 000 € bruts de masse salariale annuelle et 1,2 M€ de chiffre d’affaires, c’est une obligation légale que de créer une SAS séparée, précise Roger Paour. Après, c’est logique dans l’évolution du club. Nous étions dans les deux derniers en Pro B à ne pas l’avoir déjà fait. » La masse salariale de l’équipe professionnelle va en effet atteindre cette barre de 800 000 €. Peut-être sera-t-elle-même légèrement dépassée en cas d’opportunités de recrutement de joueurs. Mais ce n’est pas qu’une question de terrain.

Icar Peugeot devient principal sponsor

Interdiction de prendre une photo de l’intérieur de l’Arena quasiment prête comme l’extérieur. ©If Média/Xavier Alix

Car aux trois membres du staff en Pro B (le coach Alain Thinet qui a rempilé pour un an, son assistant et un préparateur physique) et aux quatre entraîneurs du Centre de formation déjà salariés, s’ajoutent désormais aussi un cinquième CDI (+ un ou deux alternants à venir) pour les coulisses : celles de l’administratif, de la communication et de la commercialisation. Même si, malgré ce léger renforcement de l’encadrement, il faudra toujours compter sur le travail abattu par une cinquantaine de bénévoles actifs et une quarantaine d’autres plus irréguliers. Le SCBVG va passer d’un budget total 2021/22 de 2,2 M€ à 2,85 M€ en 2022/23 (dont 290 000 pour ce qui relève de l’association). « Cela nous fait passer du 12e au 7 ou 8e budget environ,si on se fie à la saison écoulée », De quoi assumer les ambitions, et une montée en puissance sans qu’il ne faille prendre le club pour la danseuse d’un pays du golfe dopé à coup de pétrodollars.

Sa direction a, certes, tablé sur une – bien sûr raisonnable – augmentation significative de ses recettes propres d’1,1 M€ à 1,7 M€ avec la nouvelle salle et l’engouement qu’il provoque entre publicités directes, formules diverses de partenariats, billetterie abonnement, vente des places au match et désormais aussi la location événementielle rendue possible par l’Arena… « On ne s’est pas enflammé, promet Roger Paour. On part sur 240-250 partenaires contre 210 l’an passé (pour les 350 visés d’ici 2 ans) avec une augmentation de nos tarifs logique après nos prestations et avec la salle à venir. On pourra monter à 800 places dans nos loges et salons sur deux étages. » Icar Peugeot devient le principal sponsor du club, affiché sur le maillot, même si l’engagement d’Aésio se maintient à un niveau important hors des tenues mais en revanche visible sur le parquet.

Une année de prise en main  

Reste que les collectivités locales et leurs subventions pèseront encore largement dans le budget : pas loin de de 30 %. Avec, entre autres, mais à commencer par les 100 000 € et 245 000 € du Département pour le Centre de formation et le club ainsi que les 470 000 € de Saint-Etienne Métropole dont il faudra cependant déduire 110 000 € de de redevance annuelle pour l’utilisation de son Arena. Une Arena pour laquelle les abonnements sont ouverts depuis le début du mois. 250 ont été vendus (180 en 2021/22) pour un objectif de 500. Les plans du SCBVG tablent sur une fréquentation moyenne de 2 500 spectateurs quand Boulloche, à l’utilisation optimisée au maximum, faisait le plein à quasiment chaque rencontre avec ses 1 200 places. Le contexte d’évolution sera radicalement différent et davantage de prestataires pros, certes aidés de bénévoles, géreront de plus près la sécurité et les prestations types buvettes/snack.

« Nous ne sommes plus sur les mêmes références. L’année qui vient sera une année de prise en main d’apprentissage autour de l’Arena », avertit Roger Paour. Avec la société parisienne Arenamétrix (ça ne s’invente pas !) et le couramiaud Webmedia RM comme prestataire sur son marketing digital et sa communication, le SCBVG vise un public plus large que Saint-Chamond et ses environs et lancera une campagne d’affichage dans Saint-Etienne Métropole dans la seconde partie de l’été. Côté effectif aussi, il faudra évoluer. Boyer, Guichard et Hoyaux poursuivent leurs contrats. Magrit, Varence, Hammour ont prolongé. Cinq départs, avec celui annoncé récemment d’Oguine, ont pour l’instant été compensés par la seule recrue qu’est Guillaume Payen Boucard. Il faudra donc recruter au moins trois joueurs d’ici la mi-juillet (deux ailiers forts et pivots et un arrière capable d’être meneur). La reprise de l’entrainement est fixée au 7 août. Celle de la saison en octobre.  

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