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vendredi 3 mai 2024
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Chat3D : les jeux vidéo pour commencer

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Elle l’est une des entreprises de la Loire emmenées par la Région Aura au CES de Las Vegas qui a lieu cette semaine. Créée l’été dernier à Saint-Etienne, Chat3D y présentera sa solution au sein du vaste stand mutualisé de la collectivité. Solution basée sur l’intelligence artificielle générative : en l’occurrence un logiciel de modélisation 3D par description. Grands ou petits, une vingtaine de studios de jeux vidéo la testent déjà ou vont s’y mettre.  

Glenn Avezoux et Felix Balmonet, co-fondateurs de Chat3D devant leur stand à Las Vegas, tout juste monté hier soir. Photo transmise par Chat3D.

600 000 € visés – « a minima » – pour sa première levée de fonds. Chat3D espère concrétiser celle-ci au premier semestre 2024. Mais, aussi, un premier collaborateur à Saint-Etienne dès ce mois de janvier avant deux à cinq autres recrues espérées dans les six mois à venir. Les ambitions de Chat3D n’ont rien de virtuelles pas plus que l’innovation mise au point par la start-up stéphanoise l’an passé. Elle est d’ailleurs déjà mise à l’épreuve – ou le sera prochainement – au sein d’une vingtaine de studios de jeux vidéo français et étrangers. De quoi affiner sa solution alors que, parallèlement, planche sur le même créneau une concurrence certes encore réduite mais réelle aussi, américaine, sinon scandinave. L’idée : démocratiser la modélisation d’objets en 3D via l’intelligence artificielle générative, un logiciel permettant de les obtenir très rapidement par description, à l’image du déjà très (trop ?) connu ChatGPT.

Nous proposons de s’affranchir du très long apprentissage des logiciels permettant actuellement de réaliser des objets 3D à partir de descriptions textuelles successives.

Félix Balmonet, co-fondateur de Chat3D

« Devenez jusqu’à 95 % plus rapide qu’avec un autre logiciel. Créez un objet de A à Z en moins de 5 minutes », clame l’actuel site web, encore très vitrine, de Chat3D en s’appuyant sur une vidéo démonstrative. Ainsi que des exemples de ces réalisations virtuelles obtenues dans une fourchette allant de 55 sec (en deux étapes de description) pour le plus simple à 320 sec (18 étapes) pour le plus complexe, estampillé, là, du domaine de « l’ingénierie ». Cela sans « aucune connaissance préalable ». « Nous proposons de s’affranchir des bibliothèques 3D et du très long apprentissage des logiciels permettant actuellement de réaliser des objets 3D à partir de descriptions textuelles successives. C’est sans formation, à la portée de tous et instantané », synthétise pour If Saint-Etienne Félix Balmonet, co-créateur de Chat 3D avec Glenn Avezoux. Tous les deux ont 23 ans et sont encore étudiants à l’ECAM (École catholique d’arts et métiers) LaSalle, école d’ingénieurs de Lyon.

Pour Chat3D, le CES 2024 faisant sens

Chat3D affiche sur son site de nombreux exemples d’objets – à fabriquer ou modèles de production – obtenus par son logiciel d’IA générative par description. Capture d’écran du site de Chat3D

« Nous devrions en sortir diplômés l’été prochain. Nous avons la chance de ne pas avoir à travailler pour mener nos études. Aussi, nous étions convaincus qu’il fallait le mettre à profit en lançant au plus tôt notre entreprise puisque nous bénéficiions encore du filet de sécurité que représente ce contexte. » Principe déjà rodé via une première start-up fondée autour de l’impression 3D mais dont le produit n’a pas été « suffisamment en phase vis-à-vis du marché ». La seconde tentative devrait être la bonne. La solution a tapé dans l’œil des scouts du département R&D d’un très grand acteur de la tech mondiale que les deux jeunes entrepreneurs ne souhaitent pas citer. Afin de l’affiner et obtenir d’ici la fin de l’année une V2 commercialisée pour de bon, l’utilisation du « pilote » a été vendue – ou va l’être – à prix réduits à titre de tests au sein d’une vingtaine de studios de jeux vidéo, plus ou moins importants (de cinq à une centaine de collaborateurs), du monde entier.

« Nous visons une vente aux professionnels et de multiples secteurs d’activités à terme. Mais celui des concepteurs de jeux vidéo représente sans doute le plus susceptible de s’intéresser immédiatement à ce que nous faisons, donc un marché plus rapidement accessible. Il s’agit pour eux de passer moins de temps à créer l’environnement et la foule d’objets et d’éléments faisant le décor ou les instruments de leurs jeux », explique Félix Balmonet. En particulier les studios les plus modestes dans la mesure « où ils pourront, au sein de cet univers très compétitif, orienter leurs effectifs modestes sur des tâches à bien plus forte plus-value ». Aussi, se rendre dès cette année au CES de Las Vegas, LE salon référence mondiale des nouvelles technologies, faisait parfaitement « sens » aux yeux des fondateurs de Chat3D afin d’y faire de nouvelles touches

Le choix stéphanois

La modélisation peut être obtenue en quelques dizaines de secondes sinon minutes sans formation préalable. Capture d’écran du site de Chat3D

D’autant que « de ce côté ci de l’Atlantique, les entreprises sont plus ouvertes à payer pour essayer et finalement co-développer, quelque chose de neuf comme ça, qui doit encore faire ses preuves dans les bureaux. Nous avons donc frappé à la porte de Minalogic qui nous a retenus pour faire partie du dispositif de la Région ». Mais pourquoi ces deux étudiants entrepreneurs de Lyon, sans attaches avec la Loire – Félix Balmonet est de l’Ain, Glenn Avezoux de la région parisienne – ont créé Chat3D à Saint-Etienne ? « Déjà parce que l’écosystème y est plus ouvert, plus favorable par rapport à ce que nous voulons faire. La densité de Lyon en termes de start-up, leur foisonnement verrouillent pas mal de portes. » Ensuite, parce que l’accompagnement public, celui de « Saint-Etienne Métropole, via le dispositif Mind, nous est apparu le plus cohérent ».

C’est l’école des Mines qui devrait incuber dans ses locaux Chat3D par ailleurs déjà domiciliée du côté du cours Fauriel depuis sa création officielle fin juillet dernier. Après quoi, c’est promis : « Oui, si on est amené à se développer davantage encore dans les années qui viennent, on le fera dans l’agglomération de Saint-Etienne. »

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